Le mobile banking, solution à l’exclusion financière

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Niels Saelens Rédacteur Moneytalk.be

2,5 milliards de personnes n’ont pas de compte en banque. Dans les pays en développement, beaucoup mettent encore l’argent sous leur matelas ou l’empruntent à des individus louches. Selon les experts, le mobile banking peut offrir une solution à l’exclusion financière.

Le manque de possibilités de transport et d’infrastructure compliquent l’accès aux banques et poussent progressivement davantage de pays pauvres vers le mobile banking.

En Afrique, seul un habitant sur quatre dispose d’un compte en banque ; huit sur dix ont accès à un réseau mobile, écrit The Economist. C’est pourquoi Safaricom, un opérateur de réseau mobile, a lancé M-Pesa au Kenya en 2007. Grâce à ce service, les consommateurs peuvent – simplement et pour pas cher – payer avec leur smartphone, sans l’intervention d’une banque. Les points de vente gèrent l’argent des clients.

M-Shwari

Aujourd’hui, 75% de la population kenyane utilise le service de paiement mobile. Dans d’autres pays en développement, comme l’Afrique du Sud, de plus en plus de personnes font appel à M-Pesa. Le service a en outre un impact social. Grâce au mobile banking, les chiffres de la criminalité ont baissé, car il y a moins d’argent liquide en circulation.

Après M-Pesa, Safaricom a lancé M-Shwari, qui permet aux clients d’épargner de l’argent mais aussi d’en emprunter. Quelque 9 millions de Kenyans ont ainsi épargné 135 milliards de shillings kenyans (1,2 milliard d’euros) au cours des deux premières années. Les prêts sont une alternative aux microcrédits, solution plus facile et meilleure marché. Les taux d’intérêts de tels microcrédits en Afrique varient entre 15 et 50%.

Jan Dhan Yojana

En Inde, le gouvernement expérimente le mobile banking. Narendra Modi, ministre-président de l’Inde, a lancé Jan Dhan Yojana l’an dernier. Avec ce plan, il désire que chaque famille indienne accède à un compte bancaire pour 2018.

Narendra Modi collabore pour cela avec les opérateurs de réseaux mobiles qui agissent comme banques de paiement. L’Inde compte plus de 900 millions d’utilisateurs de GSM. Jusqu’à présent, les “banques” ne donnent pas de crédits et n’acceptent que de petits dépôts.

Comme de tels systèmes de paiement mettent les banques hors-jeu, certains acteurs testent des moyens de financement alternatifs dans les pays en développement et dans les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Des sociétés de financement comme Cignifi analysent ainsi la capacité d’emprunt des consommateurs au Ghana, au Mexique et au Brésil sur base entre autres de leurs conversations téléphoniques.

(The Economist/NS)

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