Air France KLM: une situation financière de plus en plus difficile

Le groupe aérien franco-néerlandais Air France – KLM a rechuté dans le rouge en 2011 malgré la croissance de son chiffre d’affaires.

Air France – KLM a en effet enregistré une croissance de 4,5% du chiffre d’affaires à 24,4 milliards EUR. Sa perte nette a atteint 809 millions EUR, contre un bénéfice de 289 millions EUR en 2010. Cette importante détérioration s’explique en partie par la disparition d’un profit exceptionnel de 1 milliard EUR sur la revente d’une participation dans l’agence de réservation en ligne Amadeus, leader mondial de son segment de marché.

Naturellement, Air France – KLM a souffert de l’alourdissement de la facture carburant. Les cours du pétrole européen ont été soutenus tout d’abord par le printemps arabe et ensuite par les grèves au Nigéria ainsi que par le regain de tensions en Iran.

Dans ce contexte, les plans de réorganisation à répétition ne suffisent plus à atteindre la rentabilité. Depuis le début de cette année, la compagnie aérienne a lancé le plan Transform2015 qui doit lui permettre de réduire de 10% son coût unitaire hors carburant en 3 ans. Ce plan prévoit également un net abaissement des investissements dans la flotte.

Toutes ces mesures doivent permettre à Air France – KLM de restaurer sa rentabilité ou tout du moins de ne pas sombrer si la récente hausse du prix du pétrole se confirme. Le carburant deviendrait le premier poste de coûts devant le personnel. La baisse des investissements dans la flotte ne constitue certes pas une bonne nouvelle étant donné que les nouveaux avions consomment globalement moins.

Cette revue à la baisse des prétentions de la compagnie traduit par ailleurs un malaise financier. Air France – KLM a annoncé la cession de sa participation résiduelle dans Amadeus, pour 467 millions EUR. Grâce à cette opération, la compagnie table sur un endettement net inchangé de 6,5 milliards EUR à la fin 2012. Mais il n’est évidemment pas possible de revendre à l’infini !

L’évolution de l’endettement est tout autant inquiétante au vu du besoin de renouvellement de la flotte, notamment par rapport aux compagnies low cost disposant d’une flotte beaucoup plus moderne. La mise en place d’un système de taxation des émissions de CO2 pour les compagnies aériennes pourrait bien être la goutte d’eau qui fera déborder le vase. Sauf rechute sensible du prix du pétrole, il n’est certainement pas exclu qu’Air France – KLM doive à terme lever des capitaux frais en Bourse. Nous vous conseillons donc de vendre.

Cédric Boitte

Twitter: @CedricBoitte

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