ArcelorMittal : le risque de défaut de paiement atteint 57%

© AFP

Premier groupe sidérurgique mondial, ArcelorMittal chute en Bourse depuis 2008 au point d’avoir diviser son cours par 20. L’accumulation des pertes et des dettes menacent désormais sa survie, d’autant plus que les prix de l’acier continuent de chuter malgré les taxes à l’importation sur certains produits chinois.

Des pertes qui s’accumulent depuis 2012

En 2006, Mittal rachète Arcelor pour plus de 25 milliards et surfe rapidement sur la hausse des prix de l’acier. Le mouvement s’arrête toutefois brusquement en 2008. La crise passe mais les conséquences persistent, la consommation d’acier ne reprend pas dans les pays industrialisés. Sous l’effet de la baisse des prix, ArcelorMittal clôture l’année 2012 et toutes les suivantes sur une perte nette. Le cours s’effondre et le groupe ne vaut plus que 5-6 milliards en Bourse malgré plusieurs augmentations de capital.

Surcapacité de production mondiale

Pour tenter d’enrayer la spirale infernale, le géant de l’acier s’est adressé aux autorités de la concurrence incriminant les importations d’acier, surtout chinois. Représentant la moitié du marché mondiale de l’acier, la Chine produit trop désormais et a exporté 112 millions de tonnes d’acier l’année dernière, suffisant pour couvrir la consommation de la zone euro. Selon les estimations des associations du secteur sidérurgique, la surcapacité de production en Chine atteint 425 millions tonnes. Mais la surcapacité est également importante dans le reste du monde : 275 millions de tonnes. Comme l’a souligné le président de ThyssenKrupp ce vendredi, les prix de l’acier ne se sont pas redressés depuis les premières taxes à l’importation imposées par l’Europe et les États-Unis l’année dernière. Au contraire, la chute s’est même amplifiée depuis octobre.

Très lourde dette

Cela n’est pas sans risque pour ArcelorMittal qui est pleinement affecté par la chute des prix, ayant notamment investi dans son auto-approvisionnement en minerai de fer (dont le prix a été divisé par 5 depuis 2011). Pire, le leader mondial de l’acier pâtit d’une dette de plus de 20 milliards dont l’essentiel devra être refinancé au cours des 6 prochaines années. Des refinancements qui coûteront chers alors que le rendement de ses obligations sur les marchés atteint jusqu’à 12% pour son émission en dollars arrivant à échéance en 2022. Une nouvelle chute de 30% de son excédent brut d’exploitation (EBE) pourrait également priver le groupe d’une importante ligne de crédits de 6 milliards étant donné qu’il est prévu que le ratio dette nette / EBE ne peut dépasser 4,25. Sur le marché des CDS (assurance contre le défaut de paiement), le risque de défaut d’ArcelorMittal est ainsi estimé à 57%.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content