BCE : Trichet prend la défense de l’euro, se tait sur les obligations

Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a défendu jeudi la devise européenne, la qualifiant de “très crédible” et n’a pas, contrairement aux attentes, livré davantage de détails sur les achats d’obligations publiques par la BCE.

“L’euro est une devise très crédible”, a déclaré le Français lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs. Ces derniers ont conservé le principal taux directeur inchangé à 1%. La valeur externe de la monnaie commune comparée au dollar a plongé ces dernières semaines face aux inquiétudes sur la crise de la dette en zone euro. L’euro “est un actif majeur pour les investisseurs étrangers et domestiques”, a estimé M. Trichet. Il a aussi redit l’attachement inflexible de la BCE à lutter contre l’inflation. La décision, inédite dans l’histoire de l’institution, d’acheter des obligations de pays en difficulté budgétaire ne change rien à ce mandat, a-t-il martelé. A ce propos, le Français n’a absolument rien dévoilé de plus sur le programme d’achat de ces obligations, dont l’efficacité est mise en doute et controversée au sein même du conseil. Les économistes avaient espéré qu’il révèle au moins la provenance des titres acquis, afin d’apporter un peu plus de transparence sur le marché et faire barrage aux spéculations. Interrogé sur l’aversion au risque revenu en force entre banques, qui ne se prêtent quasiment plus entre elles, il a constaté que le marché monétaire ne fonctionnait “pas parfaitement”. Et il a annoncé dans la foulée la tenue de trois prochaines opérations de refinancement sur trois mois, qui permettent aux banques d’emprunter auprès de la BCE autant de liquidités qu’elles le souhaitent, au taux fixe de 1%, soit un niveau très avantageux pour les établissements. Axel Weber, membre influent de la BCE et candidat officieux à la présidence en 2011, avait vertement critiqué le programme d’achat d’obligations, potentiellement inflationniste selon lui et dommageable à l’indépendance de la BCE. L’Allemand avait fait savoir aussi qu’il avait voté contre. Interrogé à ce propos, Jean-Claude Trichet a répliqué: “Il y a une devise, une BCE, un conseil des gouverneurs et il y a toujours une seule décision”.

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