Bugs à répétition en Bourse

Autrefois cohues indescriptibles d’agents, les Bourses se sont numérisées mais les erreurs n’ont pas disparu pour autant. Que du contraire, la prise de pouvoir des ordinateurs sur les marchés boursiers a amplifié chaque dérapage qui peut dorénavant se chiffrer en milliards.

Le gendarme boursier chinois a ouvert une enquête à la suite de la hausse de plus de 4% en quelques minutes de la Bourse de Shanghai vendredi dernier. Cette hausse serait imputable à une erreur de conception d’un programme d’arbitrage automatique. Ce dernier se serait soudainement emballé générant des ordres d’achat d’un montant de 23,4 milliards de yuans (2,9 milliards d’euros).

Cette nouvelle affaire de bug informatique n’est pas sans rappeler le terrible flash crash subi par la Bourse américaine le 6 mai 2010. Le Dow Jones avait alors perdu près de 10% en 10 minutes avec des écarts de cours de plus de 50% pour des centaines d’actions US à la suite de l’envoi par un programme de trading automatique d’un important ordre de vente sur des contrats futures sur l’indice S&P 500, l’onde de choc se propageant sur les marchés à une vitesse fulgurante en raison de l’intervention des traders à haute fréquence.

Outre ces véritables bugs, nous pouvons également épingler le Twitter flash crash de la fin avril. Un faux tweet du compte (piraté) d’Associated Press avait relayé un soi-disant attentat à la Maison blanche. Wall Street avait alors perdu un pour cent en 2 minutes, certains programmes de trading utilisant Twitter. Concernant ce dernier, nous pouvons également remarquer qu’un message de l’investisseur activiste Carl Icahn a permis à Apple de gagner 4% en quelques heures mardi dernier, ce qui représente un gain de 17 milliards de dollars en termes de capitalisation boursière.

L’investisseur doit-il s’inquiéter de ces évolutions technologiques ? Oui et non. Oui car cela accroit la volatilité des marchés et il doit dorénavant redoubler d’attention avec le développement des réseaux sociaux. Non car la plupart du temps, les marchés corrigent rapidement les excès des hausse sou baisses brutales. Pour l’investisseur de long terme, cela ne représente que des petits accidents de parcours qui exigent toutefois davantage de discipline (maîtrise de ses émotions face aux aléas des marchés) de sa part. Ceux qui apprécient l’effet de levier des produits dérivés devront toutefois se méfier des produits avec une barrière désactivante (un cours de référence signifiant l’arrêt du produit).

Cédric Boitte

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