Buy & Sell : vendre LVMH

LVMH a vu sa croissance ralentir au premier trimestre, il est donc temps de prendre ses bénéfices.

Pouvez-vous brièvement présenter les activités de LVMH?

LVMH est le leader mondial du luxe et es présent tous les segments de marché important allant de la mode aux spiritueux en passant par les montres ou les parfums. Il dispose d’un portefeuille de marques inégalé, citons pêle-mêle Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot Ponsardin, Château d’Yquem, Hennessy, Glenmorangie, Chandon, Cloudy Bay, Louis Vuitton, Céline, Loewe, Kenzo, Givenchy, Thomas Pink, Donna Karan, Christian Dior, Guerlain, Bulgari, TAG Heuer, Chaumet, Dior Montres, Zenith, Hublot… LVMH est également présent dans la distribution spécialisée avec Sephora, Le Bon Marché et surtout DFS qui leader mondial de la distribution de produits de luxe dans les aéroports.

En Bourse, le titre a rechuté ce mardi à la suite de chiffres de ventes jugés décevants par les marchés ?

LVMH a enregistré des ventes de 6,9 milliards d’euros au premier trimestre, en hausse de 6% par rapport aux trois premier mois de 2012. Corrigée des effets de change et des variations de périmètre, la croissance organique ressort à 7% contre 8% quatrième trimestre 2012 et 14% il y a un an. Dans le détail, la croissance a été essentiellement soutenue par la division “Distribution sélective” dont les ventes ont progressé de 17%. Il s’agit toutefois de l’activité la moins rentable avec une marge opérationnelle de 10,8% en 2012 contre 21% pour l’ensemble du groupe.

La division mode et maroquinerie a semble-t-il également déçu ?

En effet. La croissance organique en glissement annuel a ralenti à 3% (au plus bas depuis le 4e trimestre 2009) contre 5% prévu par les analystes et au cours des deux trimestres précédents. Il y a un an, la croissance était encore de 12%. La division mode et maroquinerie a représenté 55% des bénéfices du groupe l’année dernière grâce notamment à la célèbre marque Louis Vuitton dont les ventes sont restée stables en Chine, ce qui est plutôt interpellant sachant que le développement de la marque en Chine avait grandement contribué à la croissance des bénéfices de LVMH ces dernières années.

Craignez-vous que cela remette en cause la croissance de LVMH ?

LVMH a un historique enviable en matière de résultats. Les circonstances économiques et sectorielles ont toutefois changé. Le ralentissement économique en Chine pèse ainsi sur la croissance. La lutte contre la corruption des autorités locales risque également temporairement de peser sur les ventes dans l’Empire du Milieu. Mais le principal changement concerne toutefois les coûts. Jusqu’à présent, les groupes de luxe ont pu se contenter d’implanter leurs boutiques dans les grandes villes chinoises mais tous les rapports indiquent que la richesse sera désormais surtout créée dans les petites et moyennes villes, ce qui obligera les groupes de luxes à consentir davantage d’investissements. Si on ajoute la mauvaise passe actuelle de l’économie mondiale, les bénéfices risquent fort de décevoir à court terme, ce qui n’est pas compatibles avec les multiples de valorisation élevés actuels (près de 19 fois le bénéfice 2012)

Vous conseillez donc aux investisseurs de vendre ?

Notre conseil est de prendre ses bénéfices tant qu’il en est encore temps. La croissance est sur la pente descendante et les bénéfices sous pression alors que les marchés se montrent de plus en plus nerveux, un cocktail à hauts risques.

Cédric Boitte

www.accioz.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content