CMB : l’offre de rachat qui irrite les actionnaires

La holding de Marc Saverys a annoncé le dépôt d’une offre de rachat sur CMB … au grand dam des petits actionnaires qui jugent le timing opportuniste et se sentent pris au piège. La prime de 21% apparait en effet dérisoire dans un contexte historique.

Une OPA opportuniste

Officiellement, l’OPA de Marc Saverys vise à permettre à CMB de se défaire des contraintes d’une cotation en Bourse. Difficile toutefois de ne pas épingler que le cours de CMB se traîne à proximité de son plancher en plus d’une décennie. Vendredi, il affichait ainsi une chute de 13% depuis le 1er janvier et de 77% par rapport aux plus hauts de 2007. La prime de 21% offerte par Saverco n’apparait ainsi pas tellement généreuse. Pour la holding de Marc Saverys, le timing est par contre opportun, le faible cours de CMB se conjuguant à des taux d’intérêts historiquement bas pour financer l’opération.

Les petits actionnaires mécontents

Même si les analystes de Petercam et de KBC Securities jugent le prix de l’offre honnête, au vu des difficultés du segment du fret maritime de vrac sec (minerai de fer, charbon, blé, etc.) cette année, les petits actionnaires estiment globalement la proposition trop chiche. Ces derniers considèrent notamment les perspectives à plus long terme alors que de nombreux spécialistes s’attendent à un redressement progressif des tarifs de fret maritime de vrac sec au vu notamment d’un rééquilibrage du marché : les acteurs du secteur retirent davantage d’anciens vraquiers de la flotte tout en ne commandant plus de nouveau navire. Depuis le plancher de 30 ans atteint en février, l’indice Baltic Dry (référence pour les tarifs fret maritime de vrac sec) a ainsi déjà rebondi de plus de 70%.

Le pot de terre contre le pot de fer

Le sentiment de frustration des petits porteurs est également aiguisé par le comportement en Bourse de Saverco. Acheteur régulier de titres CMB depuis de nombreuses années, Saverco n’a plus réalisé la moindre acquisition depuis le 3 novembre 2014 selon la FSMA. Ce qui était interprété comme de la prudence est désormais davantage perçu comme une façon de déprimer davantage le cours. Les petits actionnaires les plus actifs tentent ainsi de faire entendre leur voix sur les forums ou par la création d’une page Facebook explicite “No to OPA Saverco”. Cela semble toutefois quasiment peine perdue. Saverco contrôle déjà 50,8% du capital de CMB alors que Victrix, holding de la soeur de Marc Saverys, en détient 16,1%. Dans un contexte boursier chahuté, des gestionnaires de fonds pourraient également se contenter d’une prime à court terme.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content