CMB va encore subir des pertes

La Compagnie maritime belge est en train de perdre son pari d’un rebond des tarifs de fret, ce qui se traduira sans doute par de nouvelles pertes et risque d’endommager sérieusement sa situation financière.

Confiant dans le redressement du marché du fret de vrac sec (charbon, minerai de fer, céréales…), CMB avait décidé de réduire sa dépendance aux contrats de long terme qui lui avaient permis d’afficher des résultats positifs ces dernières années. Cette pleine exposition au marché spot (au jour le jour) a débouché sur une perte de 3 millions de dollars au premier trimestre, les tarifs s’avérant trop bas.

Depuis la situation a encore empiré en raison du ralentissement de la sidérurgie chinoise, grande consommatrice de charbon et minerai de fer représentant chacun 30% des volumes de fret de vrac sec. Pour les plus grands navires Capesize, le prix spot est actuellement de 15 133 dollars par jour alors que CMB avait encore perçu 22 740 dollars au premier trimestre. La baisse s’avère encore plus forte pour les plus petits vraquiers, l’indice relatif aux tarifs pour les Handysize (autre segment important de CMB avec les Capesize) évoluant actuellement à 441 points contre 805 points fin 2013.

À plus long terme, la perspective de la livraison de nouveaux navires (économiques en carburant) à partir de 2016 fait déjà craindre un déséquilibre persistant entre offre et demande de fret de vrac sec. Les tarifs risquent fort de rester durablement bas, une situation potentiellement désastreuse pour le bilan de CMB qui a 17 navires en commande à financer et près de 620 millions de dollars de dettes à rembourser sur la période 2014-2018.

Cédric Boitte

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