Delhaize a exploité tout son potentiel

Frans Muller, CEO du groupe Delhaize. © BELGA

Le distributeur au lion affiche un bond de 102% en 3 ans, une revalorisation intenable. Delhaize profitera certes de l’appréciation du dollar mais fait face à de nombreux autres vents contraires aux États-Unis.

Baisse des bénéfices, hausse du cours

Selon les chiffres ajustés, Delhaize est enfin parvenu à légèrement améliorer son bénéfice net l’année dernière à 466 millions. Cela représente un ratio cours/bénéfices de 18,5 dans la lignée de Colruyt, Carrefour ou Ahold. Delhaize a ainsi effacé sa décote par rapport à un secteur également revalorisé en doublant en Bourse au cours des 3 dernières années. Son bénéfice opérationnel sous-jacent a pourtant chuté de 19% depuis 2011.

Le dollar suffira-t-il ?

Pour justifier cette valorisation, Delhaize devra donc afficher des résultats en croissance. Le distributeur pourra notamment compter sur l’effet mécanique de la hausse du dollar qui augmente la valeur des profits réalisés aux États-Unis (plus de 60% de l’activité du groupe). L’année 2014 a toutefois été caractérisée par des éléments non-récurrents très favorables aux États-Unis comme un important mouvement social chez un de ses concurrents dans le Nord-Est et la présence d’une 53e semaine. Par ailleurs, Food Lion fait face à des pressions sur les coûts après la décision de Wal Mart d’augmenter ses employés et les négociations dans de nombreux États et au niveau fédéral visant à augmenter le salaire minimum à au moins 10 dollars l’heure, sensiblement plus que la plupart des employés de Food Lion (plus de détails en suivant ce lien).

La Belgique pèse

En Belgique, les chiffres du groupe restent sous forte pression en raison du contexte conjoncturel et de la mauvaise publicité faite par sa vaste restructuration. Le chiffre d’affaires a ainsi baissé de 3% en 2014 alors que la marge opérationnelle a chuté de 3,9% à 2,4%.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content