En Bourse à pas feutrés grâce aux obligations convertibles

Les marchés d’actions éclosent enfin (du moins semble-t-il). Les investisseurs se demandent si le printemps va percer. Mais la barrière psychologique est toujours un peu trop haute pour de nombreuses personnes qui hésitent à faire le grand saut. Plusieurs débâcles boursières sont encore fraîches dans les mémoires.

De nombreux investisseurs potentiels restent sur la touche et optent pour des produits à revenu fixe, comptes à terme, comptes d’épargne… Certes, les rendements sont pauvres, mais ils l’acceptent : au moins ont-ils l’assurance de conserver leur capital nominal. Ce raisonnement est dangereux. Les rendements sont aujourd’hui si faibles que dans de nombreux cas, ils ne dépassent pas le taux d’inflation. Autrement dit : le rendement “réel” est négatif. Ce n’est naturellement pas aussi traumatisant, choquant que le krach d’une action, mais c’est aussi dramatique. L’inflation est un tueur silencieux qui érode lentement mais sûrement le pouvoir d’achat de l’investisseur. Et la situation ne va sans doute pas s’améliorer. On ne fait pas grand-chose pour garder l’inflation sous contrôle. Et les rendements d’intérêts s’enfoncent de plus en plus.

Même s’ils sont pris en tenaille entre baisses de taux et inflation élevée, les investisseurs ne semblent pas tentés de tourner leur regard vers les marchés d’actions, toujours considérés comme des champs de mines encore plus dangereux. Mais que faire alors ? Une idée pourrait être d’investir en obligations convertibles. Ces produits combinent peut-être actuellement le meilleur de deux mondes.

Fondamentalement, une obligation convertible est identique à une obligation ordinaire. La seule différence fondamentale est que le titulaire peut choisir d’être remboursé en cash ou en actions sous-jacentes, généralement de l’émetteur de l’obligation. Le prix, la période et le rapport de conversion sont bien entendu fixés à l’avance.

On pourrait affirmer qu’une obligation convertible est un produit relativement défensif. Le titulaire de l’obligation décidant lui-même s’il veut être remboursé en cash ou en actions, il semble logique qu’il opte pour la valeur la plus élevée. Ce produit est donc utilisé lorsque l’on veut anticiper une hausse des cours boursiers sans encore oser s’engager pleinement. Et la situation boursière actuelle se prête très bien à une telle attitude. Ici aussi, risques et rendements vont de pair. Cela signifie que le coupon annuel n’est pas particulièrement généreux. En revanche, vous avez l’assurance de récupérer votre mise à l’origine tout en pouvant profiter d’un (éventuel) rebond boursier.

D’un point de vue fiscal, les intérêts liés à l’obligation convertible sont soumis au précompte mobilier en vigueur sur les intérêts. L’éventuelle plus-value réalisée à l’échéance n’est pas taxée, que le titulaire se fasse rembourser en cash ou en actions. S’il opte pour une conversion en actions, le régime fiscal change. L’ancien titulaire de l’obligation devient en effet actionnaire. Dans ce cas, les plus-values non spéculatives ne sont pas imposées et le dividende est soumis au précompte mobilier prévu pour les dividendes. En cela, les obligations convertibles sont également des produits intéressants d’un point de vue fiscal.

Anton van Zantbeek, avocat chez Rivus

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