Faut-il investir dans les holdings ?

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À la Bourse de Bruxelles, on retrouve pas mal de holdings familiales belges. Est-ce une bonne idée d’investir dans celles-ci ? L’avis de Roland Van der Elst, professeur émérite et spécialiste en placement.

Ackermans & van Haaren, Brederode, Compagnie du Bois Sauvage, GBL, GIMV et Sofina: chacune de ces sociétés familiales investit en diversifiant son argent dans plusieurs entreprises. Selon le professeur émérite Roland Van der Elst, elles ont leur place dans le portefeuille de tout épargnant et investisseur.

“En investissant dans une holding comme Sofina, votre capital est fortement diversifié”, dit-il. “En outre, vous bénéficiez d’une diversification internationale supplémentaire des risques, du fait que ce type de sociétés investit également souvent dans des industries actives sur le plan international ou possède des intérêts à l’étranger. C’est également le cas pour Brederode, par exemple.”

La famille en tant que bon père de famille

Les holdings sont dirigées par d’importantes familles belges. Sofina est le véhicule d’investissement de la famille Boël, alors que Compagnie du Bois Sauvage est dans les mains du clan Paquot. “Elles ont investi leur propre argent dans ces holdings, et en prennent donc particulièrement soin”, argumente Van der Elst. “Ce sont des investisseurs à long terme qui évitent les risques spéculatifs.”

“Les membres de la famille siègent souvent dans les organes de direction des principales entreprises dans lesquelles leur holding investit. Ce sont donc des insiders qui sont par conséquent à même de très bien évaluer les risques de leurs investissements et de faire le suivi de ceux-ci. Par ailleurs, ils sont également étroitement impliqués dans les décisions concernant les nouveaux investissements.”

Lorsqu’on entre dans une holding, on peut souvent le faire, selon Van der Elst, en bénéficiant d’une importante réduction sur la valeur intrinsèque. “Si vous achetez une part de 100 euros, elle vaut dans ce cas probablement 110, 120, 130 ou même 140 euros. Les frais d’entrée et les frais de gestion sont en outre beaucoup plus faibles que ceux de fonds d’actions et de fonds d’investissement également diversifiés.”

Quels rendements ?

Le rendement d’une holding est composé de la distribution d’un dividende annuel et de l’évolution du cours. “Ne vous focalisez pas trop sur les hausses des cours, car ils sont fonction du climat boursier”, conseille Van der Elst. “À long terme, une valeur de portefeuille en croissance est de toute façon importante, mais à court terme, vous devez surtout faire attention au dividende. Certainement s’il augmente annuellement.”

“Chez GIMV, le rendement du dividende net s’élève à quelque 3,7%. Mais: au plus il est distribué, au moins l’argent peut être réinvesti. Chez Ackermans & van Haaeren, une importante proportion des bénéfices réafflue vers la société. Le rendement du dividende net de presque 1,5% se situe tout de même toujours bien plus haut que le return sur les livrets d’épargne et les obligations de qualité.” Pour les autres holdings, les rendements varient entre 1,7 et 3%.

Tant que la distribution de dividende annuel offre au moins une protection contre l’inflation, vous êtes dans le bon, selon Roland Van der Elst. “Mais plus important encore, c’est de vous laisser diriger par la composition du portefeuille et la stratégie d’investissement lors de votre choix”, conclut-il. “Les sites web et les rapports annuels des holdings contiennent des trésors d’informations.”

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