Fortisgate : le “nouveau scénario” est “un contre-feu de l’Etat”, pour Modrikamen

Un nouveau scénario se dessine dans les contacts qu’ont eus les magistrats de la 18ème chambre de la cour d’appel de Bruxelles avant de rendre l’arrêt Fortis le 12 décembre, écrit La Libre Belgique. Jusqu’à présent, c’étaient les contacts de la juge Schurmans, menant indirectement vers les cabinets Leterme et Reynders qui étaient cités.

La juge Mireille Salmon, étiquetée PS, a eu des contacts avec un banquier d’affaires qui était en relation avec Deminor et le cabinet Modrikamen. Le président Paul Blondeel, étiqueté sp.a, a, de son côté, eu de nombreux contacts téléphoniques avec le député sp.a Van der Maelen, ajoute le journal. Les deux magistrats ont été entendus cette semaine par les enquêteurs.

La composition de la chambre est également très étonnante. Le premier président Guy Delvoie, proche du VLD, hostile à une vente de Fortis à BNP, aurait ainsi écarté un magistrat considéré comme indépendant pour le remplacer par Mme Salmon dans la chambre à trois juges. Peu avant l’arrêt, Mme Salmon a eu de nombreux contacts avec le banquier Lionel Perl. Ce dernier était en relation avec les cabinets Modrikamen et Deminor. Il leur a notamment écrit comment se conformer à l’arrêt de la cour et sera désigné, en avril 2009, administrateur de Fortis Holding sur proposition des deux cabinets.

De son côté, Paul Blondeel, également entendu par les enquêteurs à Gand, a peiné à expliquer ses nombreux contacts avec M. Van der Maelen. Ce dernier dit que l’unique objectif était de “torpiller Didier Reynders”.

Réaction du cabinet Modrikamen

Le nouveau scénario du Fortisgate qui s’étale ce jeudi dans les colonnes de La Libre Belgique n’est qu’un “contre-feu allumé par l’Etat”, a réagi dans l’après-midi le cabinet Modrikamen. “Nous sommes sidérés et nous opposons un démenti formel: jamais, au grand jamais, nous n’avons eu connaissance du contenu de l’arrêt Fortis, rendu le 12 décembre 2008”.

Selon l’enquête de La Libre Belgique, la juge Mireille Salmon, étiquetée PS, a eu des contacts avec un banquier d’affaires, Lionel Perl, qui était en relation avec Deminor et le cabinet Modrikamen. En avril 2009, Lionel Perl sera désigné administrateur de Fortis Holding sur proposition des deux cabinets. “Nous n’avons jamais eu de contacts avec les conseillers de la cour d’appel et nous n’avons pas non plus eu connaissance du contenu de l’arrêt”, a affirmé Me Bonhivers, du cabinet Modrikamen.

“Nous étions à la recherche d’administrateurs et le nom de M. Perl est apparu parmi des dizaines d’autres”, a-t-il ajouté en rappelant qu’à l’heure actuelle, les seules personnes inculpées dans le cadre du Fortisgate étaient la conseillère près la cour d’appel Christine Schurmans, le président de la cour de cassation Ivan Verougstraete et l’avocat de l’Etat belge Christian Van Buggenhout. “Jeter des noms en pâture et parler d’un coup d’état fomenté par le sp.a, c’est n’importe quoi, d’autant que l’on est en pleine procédure devant le tribunal de commerce de Bruxelles”, a encore déclaré Me Bonhivers.

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