Frémissements sur le marché des métaux

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Après un long passage à vide les prix des métaux précieux semblent prêts à reprendre de la hauteur à la faveur d’une reconstitution des stocks.

En Asie comme en Europe ou aux Etats-Unis, les marchés sont plongés dans une telle incertitude que les entreprises ne s’aventurent qu’avec d’immenses précautions sur les marchés, notamment des matières premières. Il ne faut toutefois pas noircir le tableau, une reprise peut déjà être entrevue.

C’est ce qui s’est dégagé de la conférence sur les matières premières organisée par la banque britannique Barclays à Hangzhou, en Chine, il y a deux semaines. Lors de cet événement, plus de 50% des participants estimaient que leurs carnets de commandes étaient pleins, ou au moins aux trois quarts pleins. Les investissements étaient en train de repartir, et devraient profiter en premier lieu au ciment et à l’acier. Toutefois le décalage entre le début de reprise observé sur le marché chinois et l’impression de décomposition de l’économie mondiale n’a pas amené les industriels à mettre sur pied des stratégies de long terme sur les matières premières. Ainsi les entreprises ont décidé d’acheter des métaux ” au fur et à mesure qu’elles reçoivent des commandes “.

En Europe la situation est plus ou moins similaire. La semaine dernière, c’est une étude de Bank of America-Merrill Lynch qui revient sur l’impact de la crise économique pour la demande en métaux. La banque rappelle que l’Europe est tout de même consommatrice de pratiquement 20% du cuivre mondial, et 23% de l’acier inoxydable. Comme on pouvait s’y attendre, le ralentissement économique en Europe a une incidence sur la demande. Mais le plus intéressant est que les industriels ne se plaignent pas forcément du ralentissement économique, mais d’abord du manque de visibilité. Comme en Chine, l’absence de confiance sur les marchés amène les industriels à acheter des métaux ” au minimum nécessaire “.

Cette situation empêche pour l’instant le marché des métaux de trouver son équilibre. L’indice des métaux de Londres a ainsi gagné un modeste 1,60% lors de la semaine dernière, probablement sous l’influence de la demande chinoise. La victoire d’un parti pro-européen à Athènes dimanche devrait finir de soutenir les cours des matières. Pourtant les incertitudes du mois de juin sont loin d’être dissipées.

C’est le Conseil européen du 28 juin prochain qui sera déterminant pour l’avenir de la zone euro. Le Conseil pourrait déboucher sur l’adoption de réformes structurelles, ou faire étalage des divisions de ses membres et déprimer les cours.

En attendant, les métaux ont retrouvé un peu d’entrain devant la relance chinoise. (avec Edito Matières Premières)

K.H.

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