KBC verse malgré tout un dividende

Le bancassureur a bouclé l’année 2012 sur un bénéfice net de 612 millions d’euros contre un profit symbolique de 13 millions en 2011 et a décidé de gâter ses actionnaires au risque de fragiliser sa structure financière.

La lecture des résultats de KBC requiert plusieurs visions. En données publiées, le bancassureur affiche en effet un bénéfice net de 612 millions. Son résultat net sous-jacent (hors éléments non-récurrents comme le résultat des cessions d’activités ainsi la réévaluation de la valeur de sa propre dette et de son portefeuille de CDO) atteint 1,5 milliard d’euros. En tenant compte des exceptionnels ainsi que des pénalités et intérêts dus sur les aides publiques, le bancassureur affiche toutefois une perte de 1,09 euro par action.

Dans ce contexte, la décision de KBC de verser un dividende de un euro brut par action apparait comme une bonne affaire pour les actionnaires. À court du moins… En versant ainsi près de 400 millions à ses actionnaires, KBC se prive en effet de ressources importantes alors qu’il doit toujours rembourser 3,5 milliards d’aides publiques à la Flandre, plus une majoration de 50%, soit une dette totale de 5,25 milliards pour des fonds propres de 11,9 milliards. Le bancassureur compte en rembourser un tiers en 2013 (soit près d’1,8 milliard), ce qui absorbera tout le bénéfice sous-jacent (à la condition de rééditer les bons chiffres de 2012) et rognera même les fonds propres.

Même avec un ratio de fonds propres de base de 10,8% selon les normes Bâle III à la fin 2012, KBC n’a donc pas de réelle marge de manoeuvre afin d’affronter par exemple un retournement du marché immobilier en Belgique comme cela se passe aux Pays-Bas.

Cédric Boitte

www.accioz.be

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