Kinepolis affecté par un box office maigrelet

La fréquentation des salles obscures de Kinepolis a chuté de 11% au premier trimestre en raison d’une offre de films assez faible. Les chiffres se sont toutefois redressés en avril grâce au mauvais temps.

Les complexes cinématographiques de Kinepolis ont attiré 4,7 millions de visiteurs durant les trois premiers mois de l’année, c’est 11% de moins qu’il y a un an. Le principal responsable de cette déconvenue est l’offre de films, peu de longs métrages ayant attiré les foules. L’année dernière, Kinepolis avait pu compter sur le succès de “Rundskop”. En Espagne, la chute de la fréquentation s’est poursuivie avec un recul de 15,7% du nombre de visiteurs. Les autorités ibériques ont fortement réduit les subsides accordés à la création de films en langue espagnole, ce qui a pesé sur l’offre de films locale. La crise qui sévit en Espagne contraint de plus de nombreux ménages à réduire leurs dépenses en loisirs, dont évidemment le cinéma.

Côté positif, nous pouvons épingler que les dépenses par visiteur ont progressé grâce au succès des magasins Mega Candy. Cela a permis de compenser la baisse des recettes liées aux ventes de tickets. Le segment entreprise (events) et les loyers ont également enregistré une hausse de leurs revenus au premier trimestre. Par ailleurs, le mauvais temps du mois d’avril a permis de redresser la barre en termes de visiteurs alors que plusieurs films à succès s’annoncent.

Kinepolis a connu une importante mue ces dernières années, la société générant désormais des flux de trésorerie extrêmement élevés. Grâce à une exploitation diversifiée et professionnelle de ses cinémas, le groupe peut maintenant affronter sans peine des périodes plus difficiles, en raison par exemple d’une offre de films moins abondante. La gestion plus stricte du parc immobilier porte également ses fruits. Au niveau financier, les dettes -héritage des débâcles en Allemagne et en Pologne- ont été fortement réduites. La dette financière nette s’élevait ainsi à 76 millions EUR fin mars. Par ailleurs, plusieurs crédits bancaires à court terme ont été refinancés par l’émission d’obligations auprès d’investisseurs privés.

L’exploitant de complexes cinématographiques a pu gâter ses actionnaires en relevant son dividende et en réduisant son capital. Grâce au refinancement de ses dettes, Kinepolis dispose même d’une marge suffisante afin d’envisager de nouveaux projets de croissance. Le développement dans un nouveau pays n’est évidemment pas aisé (et très cher), d’autant plus que Kinepolis a de mauvais souvenirs en la matière (Allemagne, Pologne). En Belgique, le groupe ne peut plus s’agrandir étant donné sa position dominante et en Espagne, la situation est actuellement trop incertaine. Une extension en France nous apparait donc être l’option la plus logique.

L’action vient de connaître une période faste, même si le cours semble s’être stabilisé autour des 70 EUR depuis la fin mars. Le titre n’est pas cher (12,6 fois le bénéfice prévu pour cette année et 11,8 fois celui de 2013), mais nous vous conseillons d’attendre une correction vers 60 EUR avant de vous positionner.

Mathias Nuttin

Twitter: @MathiasNuttin

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