Kinepolis rattrapé par la crise espagnole

Les résultats semestriels de l’exploitant de cinémas ont été marqués par une baisse de 2,1% du nombre de visiteurs en raison du plongeon de la fréquentation des complexes espagnols. La croissance reste de mise en matière de bénéfices mais les investisseurs retiennent surtout les perspectives moroses.

Concrètement, les 22 complexes de Kinepolis ont attiré 9,4 millions de visiteurs contre 9,6 millions au cours des six premiers mois de 2011. La légère croissance en Belgique (+1,4% à 4,4 millions) et en France (+0,2% à 3,1 millions) a été complètement éclipsée par la chute de 12,1% du nombre de visiteurs en Espagne à 1,8 million.

Grâce à sa stratégie éprouvée d’augmentation des recettes par visiteur, Kinepolis est toutefois parvenu à limiter la baisse des revenus Box Office (tickets d’entrée) à 0,9%, leur part dans le chiffre d’affaires global passant toutefois de 60% à 56%. Les ventes dans les cinémas (boissons, snacks…) ont progressé de 5,3% grâce au succès des self-services, une progression similaire à l’ensemble du chiffre d’affaires qui a atteint 117,3 millions d’euros. Kinepolis a notamment profité de l’acquisition de la régie publicitaire Brightfish qui avec des ventes de 4,6 millions représente 4% des revenus totaux.

Le bénéfice opérationnel a bondi de 12,1% à 22,2 millions grâce à ce rachat et à la parfaite maîtrise des coûts de Kinepolis. La hausse de l’endettement financier net de 76,5 à 104,8 millions, en raison de l’important programme de rachat d’actions propres (30,7 millions au premier semestre 2012), a évidemment pesé sur les charges d’intérêts. Le bénéfice net courant n’a ainsi progressé que de 9,6% malgré une baisse du taux d’imposition de 24,7% à 23,8%. Parallèlement, la baisse du nombre de titres en circulation a permis au bénéfice par action de bondir de 18,3% à 2,46 euros. Cette évolution était toutefois attendue. À noter que Kinepolis a annoncé que son programme de rachat d’actions propres a été clôturé le 21 août après rachat (et prochainement annulation) de 1 036 732 titres au total, soit 15% de son capital.

Le groupe s’est par ailleurs montré prudent en matière de perspectives épinglant la relèvement de la TVA sur tickets de cinéma en Espagne de 8% à 21% dès le 1er septembre ainsi que les chiffres de fréquentation décevants en juillet – août.

En Bourse, Kinepolis risque de tomber de son piédestal après avoir plafonné à 70 euros. De moins bons résultats conjugués à la disparition du soutien formé par le programme de rachat d’actions propres pourraient en effet de peser sur le cours.

Cédric Boitte

www.accioz.be

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