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“L’investisseur est le plus grand ennemi de son portefeuille”

Tout investisseur sait que l’on doit acheter les actions bon marché et les revendre quand leur valeur a grimpé. Nous faisons pourtant à chaque fois le contraire. “Vous êtes donc vous-même le plus grand ennemi de votre portefeuille”, écrit Philipppe Benijts, conseiller financier chez DDEL Portfolio Solution.

Nos émotions et nos instincts pour réagir vite sont d’une valeur inestimable si nous sommes attaqués par un lion. Ils ne sont absolument d’aucune aide par contre s’il s’agit de prendre de bonnes décisions pour le long terme. La théorie de l’évolution a traité en parent pauvre notre faculté de penser sur le long terme. Le professeur en psychologie Daniel Kahneman a obtenu le prix Nobel d’économie en 2002 sans avoir jamais assisté à un seul cours d’économie. Il a démontré de manière convaincante que l’être humain ne peut pas analyser les situations complexes de manière rationnelle, particulièrement si les conséquences futures sont incertaines. Les préjugés que nous nous forgeons à partir des expériences récentes nous jouent des tours.

Ce graphique montre ce que les investisseurs américains ont investi et désinvesti en fonds d’actions depuis 2000. Pendant les moments d’euphorie, les investisseurs achètent massivement (début 2000 et 2003-2007) et en période de panique, ils quittent en masse le navire qui sombre (2002 et fin 2008). De cette manière, ils détruisent de manière définitive la valeur de leur patrimoine car ils ratent la hausse suivante.

2015 Investment Company Fact Book: A Review of Trends and Activity in the Investment Company Industry. Washington
2015 Investment Company Fact Book: A Review of Trends and Activity in the Investment Company Industry. Washington© DC: Investment Company Institute

Le rééquilibrage de votre portefeuille: votre plus fidèle ami

Rééquilibrer votre portefeuille à temps est une antidote à ce comportement autodestructeur

Rééquilibrer votre portefeuille à temps est une antidote à ce comportement autodestructeur. Dès que vous avez établi votre plan à long terme et que vous avez choisi un niveau de risque qui correspond à votre horizon de temps et à votre personnalité, laissez votre portefeuille inchangé. Une à deux fois par an seulement, vous amenez votre portefeuille à votre niveau de risque choisi à l’origine. Cela revient à devoir vendre des actions après une hausse et à devoir acheter des actions après une baisse (s’il y a des soldes).

Entre deux moments de rééquilibrage, ne vous laissez pas influencer par les communiqués boursiers euphoriques ou inquiétants des soi-disant experts, les conseils d’amis ou de collègues, la publicité … qui vous amènent constamment à douter. Ne vous laissez également pas dérouter par les spécialistes financiers. L’industrie financière a évidemment intérêt à ce que vous fassiez constamment des transactions.

Vous ressentirez le rééquilibrage de votre portefeuille comme contre nature. Pourquoi acheter des actions si elles n’ont pas de bonnes performances? Il est très difficile de rester dans le cours lorsque les résultats à court terme déçoivent. Cela ne devrait pourtant pas être une surprise pour les investisseurs, que les marchés subissent de telles hausses et baisses. Les investisseurs ont besoin, tout comme les joueurs de tennis, d’un coach dont la tâche principale consiste à leur expliquer les évolutions potentielles des marchés et qui prend sur lui la difficile décision de rééquilibrage.

“Un politicien pense aux prochaines élections, un homme d’état aux prochaines générations” (James Freeman Clarke ). Soyez donc une femme ou un homme d’état pour votre portefeuille et faites un plan sur le long terme. Et encore plus important: “Stick to your plan” !

Philippe Benijts

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