La Fed présidée dans la continuité

Bien qu’il soit le premier choix de Barack Obama, Lawrence Summers a décidé de se retirer de la course à la présidence de la Réserve fédérale américaine, laissant le champ libre à Janet Yellen, actuellement vice-présidente de la banque centrale de la première économie mondiale.

Lawrence Summers n’a donc pas résisté à la fronde de sénateurs démocrates qui voyaient un lui un très mauvais choix de la part de leur Président. Ils reprochent surtout à l’ex Secrétaire au Trésor de Bill Clinton et conseiller économique de Barack Obama d’avoir largement soutenu la dérégulation du secteur bancaire dans les années 90, ce qui a joué un rôle dans la crise des subprimes.

Par ailleurs, s’il ne résiste pas à la pression politique, on peut logiquement en conclure qu’il n’aurait pas été un bon Président pour la Fed qui se doit de conserver son indépendance et sa crédibilité durement gagnées sous la houlette de Paul Volcker de 1979 à 1987.

C’est donc sans doute la discrète Janet Yellen qui occupera la présidence de la Réserve fédérale américaine à la fin du mandat de Ben Bernanke en janvier. Après huit ans passés à la tête de la Fed, il laissera un lourd héritage : un bilan qui devrait approcher les 4000 milliards de dollars et un troisième programme d’assouplissement monétaire quantitatif qui aura été réduit mais pas arrêté.

Dans un tel contexte, les marchés saluent la très probable nomination de la première femme à la tête d’une grande banque centrale étant donné que Janet Yellen devrait oeuvrer dans la continuité au vu de son rôle actuel de vice-présidente de la Fed. Sur l’échelle de l’orthodoxie monétaire, Yellen est par ailleurs considérée comme encore plus laxiste que Ben Bernanke, ce qui réduit les risques d’un durcissement trop rapide de la politique de la Fed. À long terme, on peut toutefois s’interroger sur le fait que cela n’augmente pas les risques d’une sortie trop lente.

Cédric Boitte

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