La fin d’une époque

Longtemps plébiscitées, les sociétés occidentales actives dans les pays émergents semblent désormais souffrir d’un retour de manivelle symbolisé par les chiffres décevants de Danone et LVMH.

La Bourse parisienne faisait grise mine ce mercredi, deux stars du Cac 40 ayant dû concéder un net ralentissement de leur croissance. Danone a ainsi vu sa croissance organique revenir à 4,2% au troisième trimestre, le plus faible chiffre enregistré depuis 2009, l’obligeant à ramener son pronostic 2013 à entre 4,5% et 5% contre au moins 5% précédemment. Le leader mondial des produits laitiers frais souffre en fait surtout de la chute des ventes de lait infantile en Chine après les baisses de prix concédées au début de l’été à la suite de l’ouverture qu’une enquête antitrust par les autorités locales et de la découverte de toxine botulique dans des échantillons de lait de Fonterra qui fournit notamment Danone. La chute de 8,6% des ventes dans la division nutrition infantile a ainsi lourdement pesé sur le groupe qui a par contre profité des excellentes ventes de produits laitiers frais en Amérique Nord et d’eaux embouteillées en Europe grâce à un été chaud et ensoleillé. Ces deux dernières divisions sont toutefois moins rentables que la nutrition infantile qui a représenté au premier semestre un tiers des bénéfices de Danone pour un peu plus d’un cinquième de ses ventes.

La déception des investisseurs est toutefois encore plus grande du côté de LVMH. Le leader mondial du luxe a enregistré une croissance organique de 8% au troisième trimestre contre un consensus de 10%. Le plus inquiétant est toutefois que cette déception s’explique essentiellement par le net ralentissement de la division mode et maroquinerie qui a représenté 55% des bénéfices du groupe au premier semestre. Sur neuf mois, la croissance organique plafonne à 4% alors qu’elle était de 6% sur le seul premier semestre. En y incluant l’effet des taux de change, LVMH a même vu le chiffre d’affaires de sa principale division reculer de 1% sur les neufs premiers mois de l’année. Ces ventes décevantes rappellent les propos d’Angela Ahrendts, Chief executive officer de Burberry, qui déclarait il y a peu que le ralentissement actuel du luxe en Chine n’était pas conjoncturel mais structurel.

Cédric Boitte

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