“Le marché obligataire est brisé”

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Eigen (JP Morgan AM) vise le haut rendement américain et apprécie le Venezuela.

Bill Eigen est un gestionnaire de fonds qui n’hésite pas à dire quelques vérités bien senties sur l’état actuel des marchés obligataires. Son fonds JP Morgan Income Opportunity pèse près de 7 milliards de dollars, et vise à dégager une performance positive quel que soit l’évolution des taux d’intérêt. Il était de passage à Bruxelles cette semaine, et nous en avons profité pour aller écouter ses principaux enseignements de la situation actuelle:

1) Plus de repères

“Le contexte actuel est fascinant. L’investissement obligataire a perdu tout repère traditionnel avec des taux négatifs dont certains pensent qu’ils peuvent encore aller plus bas. Ce n’est plus de l’investissement, mais un pari fait sur le fait qu’un autre investisseur sera encore plus fou que vous pour prendre plus de pertes. Personnellement, je n’ai pas envie de parier sur une telle possibilité”.

2) Banquiers centraux

“L’économie américaine a connu une forte amélioration de ses fondamentaux économiques en 2014, et le taux américains à 10 ans a chuté vers les 2%. Les marchés obligataires sont cassés, et ne réagissent qu’aux décisions prises par les banquiers centraux. Ceci est appelé à prendre fin à un moment où l’autre, et les bénéfices de nombreux fonds pourraient être balayés en quelques heures si les taux remontent brusquement. Personne n’est aujourd’hui prêt à une telle éventualité sur les marchés obligataires”.

3) Haut rendement

“Nous avons profité de la volatilité de la volatilité de ces derniers mois pour adopter une attitude plus active sur les marchés obligataires. Plus particulièrement sur le haut rendement américain dont les spreads sont repassés entre 5 et 6% par rapport au taux souverain à 10 ans. Nous nous sommes repositionnés sur certains groupes énergétiques, jugés à risque par certains spécialistes. Nous pensons qu’ils diminueront leurs investissements, et seront en mesure de survivre beaucoup plus longtemps que certains le prédisent”.

4) Venezuela

“La dette du Venezuela constitue un zone attractive. Les autorités du pays maintiennent vouloir continuer à rembourser la dette, et le pays dispose de très larges réserves pétrolières. La forte baisse de la dette de ce pays était une opportunité dont nous avons profité, d’autant que le taux de recouvrement en cas de problème devrait être très élevé”.

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