Le secteur du tourisme à un tournant

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La crise, des vacanciers ” professionnels “,la montée en puissance d’internet : tous ces facteurs ont fait évoluer le secteur du tourisme ces dernières années. Secteur qui doit s’adapter sous peine de dépérir.

Une montée en puissance fulgurante d’internet, des crises économiques et géopolitiques à répétition, des clients devenus experts en voyages,… Les grands acteurs du tourisme traversent des zones de fortes turbulences. Ils doivent s’adapter sous peine de dépérir. ” C’est la pire période j’ai connu “, résume Georges Colson, le patron du Syndicat national des agents de voyage français (Snav) qui estime à 5.000 le nombre d’emplois perdus dans la profession depuis trois ans.

Même constat chez les tours-opérateurs: ” on s’est adapté aux crises mais l’espoir de croissance entrevu en 2011 ne s’est pas transformé. 2012, c’est l’année du couperet “, lâche René-Marc Chikli, le président de l’association des tour-opérateurs français (Ceto).

Tui France (Nouvelles Frontières, Marmara…), géant du tourisme qui, comme Thomas Cook, a affiché des pertes record l’an dernier, a déjà annoncé 484 suppressions d’emploi. Fram, dont Georges Colson est un des actionnaires principaux, réunit un nouveau comité d’entreprise extraordinaire ce vendredi avec à la clé 70 possibles suppressions d’emplois.

Les voyagistes ont pris l’habitude des crises dans un métier où pas une année ne se passe sans tsunamis, troubles politiques, crises sanitaires, et même nuage de cendres islandais qui bloque le ciel européen.

Mais, aux phénomènes conjoncturels se sont cette fois ajoutés des phénomènes structurels avec une crise économique qui a obéré le pouvoir d’achat des vacanciers, entrainant moins de départs ou plus de système ” D “.

” Il y a clairement un problème de demande par rapport aux deux principaux marchés européens que sont la Grande-Bretagne et l’Allemagne, grands pourvoyeurs de vacanciers à l’étranger “. Mais surtout selon un spécialiste du secteur, la ” vraie révolution digitale se déroule aujourd’hui “.

Le canal internet ” dépasse à présent les 20% des ventes de packages, seuil à partir duquel les acteurs historiques sont mis à mal “. Schématiquement, les pure-players, contrairement aux voyagistes, n’ont pas d’hôtels en propre à remplir ou pris d’engagements aériens fermes pour telle ou telle destination. De fait, ils sont plus libres de vendre d’autres pays quand intervient une révolution dans un pays par exemple.

” L’autre vague de fond depuis 2000, c’est l’avènement de l’autopackaging “, a-t-il ajouté. A la recherche des prix les plus bas, ses adeptes traquent surtout les bonnes affaires en suivant les dessertes des compagnies low-cost donc l’Europe en premier lieu. Autrement dit, grâce à l’internet, les touristes sont devenus des experts en voyage qui réservent sans pousser la porte des agences de voyage, pour les offres les plus simples.

L’an dernier 58% des Français partis en vacances ont préparé leur séjour en ligne et 42% ont réservé sur la toile en 2011 contre 8% en 2003, selon son baromètre annuel.

Tous s’accordent à dire que ” la valeur ajoutée ” est la clé de l’avenir pour les voyagistes, celle ” du cousu main, de la meilleure offre en qualité/prix d’expert d’une destination “. (avec AFP)

K.H.

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