” Les Eurobonds ne sont pas une solution”

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Pour Lorenzo Bini Smaghi, ancien membre de l’Executive Board de la BCE, l’Europe n’a pas le droit de baisser les bras dès sa première crise sérieuse.

Lorenzo Bini Smaghi – professeur à l’université de Harvard et Président de Snam Rete Gas ; membre de l’Executive Board of the European Central Bank 2005-2011 – que nous avons rencontré la semaine dernière à Rome, se veut optiomiste pour l’Europe : ” l’Europe a toute sa raison d’être et l’euro, bien qu’imparfait, mérite que nous nous battions pour le préserver. “

Pour sortir de cette crise, l’ancien membre actif de la Banque centrale européenne (BCE) n’envisage certainement pas la création d’Eurobonds.

” Pour solutionner la crise, la piste de la création d’Eurobonds a été évoquée. S’ils sont effectivement créés, les marchés financiers vont se réjouir. Mais peut-on considérer que la qualité des titres grecs est la même que celle des allemands ? Selon moi, les Eurobonds ne sont aucunement une solution. Ils ne résolvent rien. L’Europe doit avant tout démontrer sa volonté sans faille d’aller de l’avant et de trouver une solution à ses problèmes actuels “.

Lorenzo Bini Smaghi évoque un rôle accru de la BCE pour voir le bout du tunnel. En tout état de cause, les mesures qu’elle a pu prendre ces derniers mois ne sont certainement pas à remettre en question.

” Il faut renforcer la crédibilité de la BCE. Lorsqu’elle monte au créneau pour remonter les bretelles de l’Italie et de l’Espagne pour que des mesures soient prises, les deux pays font amende honorable et promettent de faire des efforts. Mais dès que la BCE a le dos tourné, l’Italie ne tient pas ses engagements. Elle décrédibilise ainsi les actions de la BCE. Cette dernière devrait avoir un pouvoir contraignant beaucoup plus fort. “

” Les dernières actions de la BCE, qui a vu son bilan nettement augmenter, se justifiaient totalement. Douter de la pertinence des actions accommodantes de la BCE, c’est remettre en question la construction européenne “, conclut-il, confiant dans l’avenir de la zone euro autour d’une BCE plus forte.

Karine Huet

La suite de cette entrevue dans le Moneytalk du 24 mai 2012

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