Les prix bas et les coûts élevés font mal à Wal-Mart

Le géant américain du discount Wal-Mart a vu sa marge bénéficiaire s’éroder à la fois du côté des revenus et des coûts.

Le quatrième trimestre, qui, chez Wal-Mart, se termine le 31 janvier, n’a finalement pas été si mauvais pour le géant américain de la grande distribution. Par rapport à la même période il y a un an, le chiffre d’affaires a progressé de 5,8 % à 122,3 milliards de dollars. Cette hausse est principalement imputable à la division internationale, récemment renforcée par l’acquisition du groupe sud-africain MassMart. Les ventes dans les magasins existants aux États-Unis ont progressé de 1,5 % malgré un chômage qui reste élevé. En revanche, le bénéfice net a reculé de 15 % à 5,16 milliards de dollars. Par action, il s’établit à 1,44 dollar, ce qui est légèrement inférieur aux attentes. De son côté, Wal-Mart avait pronostiqué un bénéfice net par action compris entre 1,42 et 1,48 dollar.

Le public cible de Wal-Mart, les consommateurs sensibles aux prix, a été particulièrement touché par l’effondrement du marché immobilier et le chômage élevé. La crise a contraint Wal-Mart à baisser ses prix, tout comme de nombreux concurrents. Mais le distributeur est également confronté à une augmentation des coûts consécutive à la hausse de l’énergie et des matières premières. La marge bénéficiaire est donc touchée des deux côtés. Des distributeurs belges comme Colruyt ou Delhaize font face au même problème. La seule option pour Wal-Mart et ses concurrents consiste à s’attaquer aux frais de fonctionnement. Par exemple en déplaçant du personnel vers des tâches plus productives, comme de l’accueil des clients au service à la clientèle.

Au contraire des distributeurs belges, l’action Wal-Mart sort d’une longue hausse. Les investisseurs espèrent manifestement que le développement de la division internationale permettra au groupe de surmonter les difficultés que connait le marché américain. L’action a gagné 24 % depuis la mi-septembre de l’an dernier. Aujourd’hui, elle s’échange à 12,8 fois le bénéfice attendu pour cette année et 11,5 fois le bénéfice attendu pour le prochain. Malgré la croissance internationale, nous trouvons l’action chère par rapport au secteur. Nous conseillons dès lors de profiter du cours actuel pour réduire ses positions. Nous ne rachèterions qu’en-dessous de 55 dollars.

Mathias Nuttin

Twitter: @MathiasNuttin

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