Made in France : Sanofi (2/5)

L’ex-filiale d’Elf Aquitaine (Total) est en passe de s’emparer du leadership mondial du secteur pharmaceutique. Sanofi est en train de dire définitivement adieu à ses ex-blockbusters.

Aux yeux de beaucoup, Sanofi est encore ce groupe pharmaceutique en proie à la perte de plusieurs brevets rémunérateurs : Plavix, Lovenox, Taxotère, Aprovel. Ces quatre médicaments représentaient encore 31% du chiffre d’affaires du groupe en 2009. A la suite de la perte de plusieurs brevets, leur poids dans ses ventes a chuté à 17% au premier trimestre. Sanofi n’est toutefois pas resté les bras croisés. Au cours des trois premiers mois de l’année, le groupe français est quasiment parvenu à compenser les pertes de revenus de ses quatre ex-blockbusters grâce notamment à la croissance continue qu’il enregistre dans le diabète. L’insuline Lantus est ainsi devenue le traitement phare de Sanofi avec des ventes de plus d’un milliard d’euros sur le seul premier trimestre.

Au total, le chiffre d’affaires du groupe français a reculé de 0,6% à périmètre et taux de change constants. En données publiées, les ventes ont bondi de 9,4% et le bénéfice net de 12,5% à 2,4 milliards d’euros grâce essentiellement à l’apport de Genzyme racheté l’an dernier pour 20 milliards de dollars. Cette opération a permis à Sanofi d’ajouter une nouvelle corde à son arc, le laboratoire biotechnologique américain était leader mondial des maladies génétiques rares, un segment encore en plein développement vu le manque de traitements.

Genzyme constitue ainsi une huitième plateforme de croissance à côté des génériques, de la santé grand public (médicaments sans ordonnance), les vaccins (Sanofi Pasteur), les génériques, la santé animale (Merial) et surtout, les pays émergents qui représentent déjà plus de 30% du chiffre d’affaires ainsi que le diabète qui devrait affecter 380 millions de personnes en 2025 contre 250 millions aujourd’hui.

Ces plateformes de croissance devraient également permettre à Sanofi de se hisser au faîte de la hiérarchie des groupes pharmaceutiques mondiaux dès cette année, les chiffres de GSK faisant du surplace tandis que Pfizer a perdu le brevet sur le Lipitor qui était le médicament le plus vendu au monde. En Bourse, Sanofi ne s’échange toujours qu’à 9 fois son bénéfice attendu pour cette année, ce qui n’est pas cher payé pour un leader mondial sur le point de faire un trait définitif sur ses ex-blockbusters.

Cédric Boitte

www.AccioZ.be

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