Mc Donald’s entretient l’illusion de la croissance des bénéfices

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Selon les dernières projections, les sociétés membres de l’indice S&P 500 ont vu leur bénéfice croître de 5,9% au troisième trimestre, tout du moins si l’on en croit les chiffres ajustés selon les critères propres des entreprises.

Hors ce qui ne va pas, tout va bien

Mc Donald’s a livré des chiffres décevants ce mardi marqués par un repli des ventes aux États-Unis, en Europe et en Chine. Son bénéfice par action a ainsi chuté de 28% à 1,09 dollar. Après ajustements, le profit devient stable à 1,52 dollar, McDonald’s ajoutant notamment l’impact estimé du scandale (remballage de viande périmée) impliquant un de ses fournisseurs en Chine ainsi que la hausse des taxes liée un audit sur ses pratiques passées.

Un écart grandissant

L’écart entre résultats GAAP, soit les normes comptables américaines, et chiffres ajustés, dépendant de normes internes à chaque société, n’a cessé de grandir ces derniers temps et atteignait déjà 11% en début d’année pour le S&P 500, soit quasiment 2 années de croissance des bénéfices. Cette évolution est notamment liée aux sociétés technologiques comme Twitter ou Facebook qui retirent de leurs chiffres ajustés les salaires payés sous forme d’actions, ce qui représente jusqu’à un tiers des coûts totaux. De plus en plus d’entreprises apparaissent également comptabiliser des frais de restructuration (retiré des données ajustées) de façon récurrente.

Taux de change et inflation

Derrière des chiffres organiques ou pro forma, on retrouve souvent une neutralisation des effets de périmètre d’activités et de taux de change. Ces derniers ne sont toutefois pas toujours aussi innocents comme on a pu le constater en Amérique latine où les croissances organiques sont fortes en raison de hausses de prix consécutives à la dépréciation des devises locales. Les données organiques tiennent ainsi compte de la conséquence (hausse des prix) mais pas de la cause (dépréciation de la devise).

Un reflet de moins en moins fidèle

Même les analystes admettent désormais que l’investisseur ne peut se fier uniquement aux chiffres ajustés (organiques ou pro forma), David Bianco de la Deutsche estimant que “la meilleure mesure du bénéfice par action pour valoriser un titre se situe entre les données pro-forma et GAAP”.

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