Nyrstar repasse déjà par la recapitalisation

© BELGA

Un peu plus d’un an après un refinancement global de 600 millions, Nyrstar sollicite de nouveau ses actionnaires et s’oriente vers l’abandon de son pôle minier. Le financement des échéances de l’année prochaine est assuré mais l’avenir de la société reste indécis.

Renflouer les caisses

Au total, c’est un plan de refinancement de 600 à 725 millions que vient de présenter Nyrstar. Les analystes de Degroof Petercam soulignent que l’objectif premier est de faire face aux échéances d’un total de 415 millions au cours des 6 prochains mois alors que sa trésorerie avait chuté à 30 millions. Au vu de la situation financière étriquée, cela se fera par une émission d’obligations (200-250 millions) et une augmentation de capital (250-275 millions). Cette nouvelle levée de fonds devrait à nouveau conduire à un doublement du nombre d’actions en circulation selon les pronostics de Degroof Petercam. En l’espace de 18 mois, le nombre de titres Nyrstar devrait donc avoir quadruplé.

Les activités minières en vente

Stratégiquement par contre, Nyrstar tente surtout de financer le redéveloppement de ses fonderies, notamment en Australie où les travaux étaient nécessaires pour moderniser l’outil et le conformer aux normes environnementales. Le groupe procédera à des ventes anticipées de zinc pour un total de 150 à 200 millions. Le pôle minier, développé par l’ancien CEO Roland Junck, est par contre mis à l’étalage.

Chute du prix du zinc

Les actionnaires de Nyrstar sont donc sollicités pour la seconde fois sans aucun déploiement des activités. Seule amélioration, la prochaine importante échéance financière du groupe est désormais placée en 2018. Au niveau opérationnel, les revenus de ses fonderies (transformation du minerai en métal) souffrent principalement de la chute du prix du zinc de 2400 à un peu plus de 1600 dollars la tonne. La décision de Glencore de réduire d’un tiers sa production de minerai de zinc pourrait par ailleurs ne pas être une bonne nouvelle pour Nyrstar. D’une part, elle va renforcer la position des groupes miniers dans leurs discussions avec les fonderies concernant les frais de traitement annuels. D’autre part, les minerais de Glencore étant essentiellement destinés à la Chine, les fonderies chinoises pourraient (à nouveau) solliciter les mines locales.

L’inconnue Trafigura

Dernière inconnue : le verdict (attendu le 1er décembre) de l’enquête de la Commission européenne sur Trafigura, soupçonné de position dominante sur le marché du zinc en Europe. Une position renforcée par l’augmentation de capital envisagée, le groupe néerlandais étant prêt à investir 125 millions supplémentaires, et les accords commerciaux (tant pour l’achat de minerai que la vente de métal) noués entre Nyrstar et Trafigura.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content