Pourquoi les investisseurs se ruent sur les actions européennes

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Alors que Wall Street piétine depuis le début de l’année, le Stoxx 600 Europe affiche un bond de 17%, les investisseurs américains sortant notamment des actions US pour miser sur le Vieux-Continent afin de profiter d’une valorisation moins élevée et de meilleures perspectives.

Les monnaies à la manoeuvre

Aux États-Unis, les analystes prévoient qu’Alcoa donnera la semaine prochaine le coup d’envoi de la pire saison des résultats trimestriels depuis 2009 avec une chute de 5% des bénéfices sous l’effet conjugué de la chute du pétrole, laminant les résultats du secteur énergétique, et du bond du dollar qui pèse sur la valeur des profits réalisés hors des États-Unis. Selon Vincent Juvyns, stratégiste chez JP Morgan, les sociétés cotées américaines (indice S&P 500) réalisent près de 45% de leur chiffre d’affaires hors des États-Unis. En Europe, la part hors zone euro est similaire (45%), la faiblesse de la monnaie unique dopant ainsi mécaniquement les résultats. Pour l’investisseur américain, le jeu des changes peut s’avérer une arme à double tranchant, la progression de la Bourse européenne étant bien moins impressionnante libellée en dollars. Beaucoup s’en prémunissent toutefois en optant pour des placements couvrant le risque de change.

Les actions européennes moins chères

Les actions américaines cotent près de 17 fois les profits prévus pour les 12 prochains mois, un ratio sensiblement supérieur à la moyenne des 5 dernières années (13,7) selon Factset. L’indice MSCI Europe affiche pour sa part un rapport d’à peine 16 fois les bénéfices prévus. Les spécialistes épinglent également que Wall Street cote 27 fois ses profits des 10 dernières années, un ratio (CAPE ou Shiller) destiné à jaugé de la valorisation en éliminant l’impact du cycle économique. En Europe, la même méthode de valorisation n’affiche qu’un multiple d’un peu plus de 15, inférieur à la moyenne historique alors que Wall Street est en zone de surchauffe (à partir de 25).

Redressement de l’économie européenne

Si les actions européennes sont aussi bon marché historiquement, c’est évidemment en raison des piètres résultats des dernières années, le Vieux-Continent ayant connu deux récessions successives. Les perspectives de l’économie européenne se sont toutefois éclaircies, l’indicateur d’activité en zone euro ayant atteint un plus haut en près de 4 ans en mars sous l’impulsion de l’Allemagne et de l’Espagne. Outre-Atlantique, la conjoncture a par contre ralenti ces derniers mois à l’image de la succession d’indicateurs économiques inférieurs aux attentes en février : 42 déceptions sur 48 chiffres publiés.

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