Danny Reweghs

Profitez de l’ivresse des rachats, mais avec modération !

Danny Reweghs Journaliste

La fièvre des fusions et acquisitions est de retour, après une période où elles n’étaient plus à la mode. Pour n’en citer que deux, Federal Express (FedEx) a formulé une offre pour TNT Express et Nokia pour Alcatel-Lucent.

La fièvre des fusions et acquisitions est de retour, après une période où elles n’étaient plus à la mode. Un échantillon des bulletins d’informations (financières) de ces dernières semaines l’indique clairement. ‘Federal Express veut racheter TNT Express‘. ‘Teva souhaite acquérir Mylan, qui veut acheter Perrigo, devenue récemment propriétaire d’Omega Pharma‘. ‘Alcatel-Lucent et Nokia ont trouvé un accord’. Et last but not least, il y a eu l’offre de reprise de Royal Dutch Shell sur BG Group (British Gas) ; une offre monstre d’une valeur de 47 milliards de livres (64,3 milliards d’euros ou presque 70 milliards de dollars), immédiatement candidate pour une place dans le top 15 des plus grands deals de tous les temps. L’offre faite part AOL sur Time Warner au tournant du millénaire reste numéro 1, avec une valeur de 186,2 milliards USD. La création d’ExxonMobil reste quant à elle, avec 80,3 milliards USD, le deal le plus important de l’histoire dans le secteur de l’énergie.

Niveau record en 10 ans

La quantité mondiale des fusions et acquisitions réalisées ou annoncées cette année est d’ores et déjà la plus élevée depuis 2007. Cela ne laisse aucun doute sur le fait que 2015 livrera le montant de M&A (Fusions-Acquisitions) le plus élevé sur au moins une décennie. Il n’y a également pas le moindre doute que fusions et acquisitions font grimper les valeurs boursières. Jusqu’à nouvel ordre cependant, on ne voit encore aucune inquiétude apparaître.

Cela fait également croître l’appétit des investisseurs pour les actions. Les grands deals sont largement diffusés dans la presse et des listes avec ‘les prochaines proies de rachats’ sont abondamment dévorées par les lecteurs. Ce qui contribue à alimenter une ambiance spéculative sur le marché des actions. Il s’agit également d’une expression d’optimisme de la part des entreprises ou d’une réaction de celles-ci à une évolution moins favorable dans leur secteur.

Profitez de l’ivresse des rachats, mais avec modération !

Que la fièvre de fusions et acquisitions soit de retour est en fait une chronique d’une évolution annoncée. Les banques centrales fournissent en effet depuis un certain temps de l’argent gratuit et un bon nombre d’entreprises nagent dans les liquidités. Avec comme exemple le plus connu Apple, bien sûr, qui avait 157.800.000.000 USD sur son compte, et qui en a certainement déjà bien plus entre-temps. La confiance était l’élément manquant.

Bien sûr, il est particulièrement agréable d’avoir investi dans une entreprise qui fait l’objet d’une acquisition, car cela augmente le rendement immédiat. Par ailleurs, il faut aussi se rendre compte qu’une telle fièvre de fusions et acquisitions n’apparaît jamais ni dans un marché baissier ni au début d’un marché haussier. Une fièvre de fusions et acquisitions est un phénomène typique d’un marché haussier ‘mature’, qui apparaît donc à chaque fois qu’un marché haussier arrive à maturité. Profitez donc aussi longtemps que possible, mais avec modération !

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