” Sélectionnez vos actions sur la base de leur force relative ! “

Aux états-Unis, la partie de ping-pong entre démocrates et républicains dans le dossier budgétaire suscite un net regain de volatilité en Bourse. Pourtant, le S&P500, l’indice qui dicte la tendance pour les actions, a progressé de 6 % depuis son récent plancher. Est-ce un bon signe ?

Après la correction de Fibonacci à 1340,25 points dont nous avons déjà discuté, l’indice S&P500 s’est bien repris, comme attendu. Le rebond a été rapide et nous nous retrouvons à nouveau à proximité de la fameuse ” zone de résistance” formée par les sommets de mars, avril, mai et août 2012. Et par le dernier retracement de Fibonacci à 61.8% (graphique1), donc.

Un éventuel franchissement de cette zone de résistance amènerait rapidement l’indice à 1468 points. L’objectif suivant serait alors le sommet historique de 1586 points. La dernière correction de 10 % a rebattu les cartes et les investisseurs envisagent un feu d’artifice de fin d’année.

La valeur boursière d’une action

Si nous tenons compte des indices macro- et micro-économiques, la hausse des Bourses de 112 % depuis 2009 est presque incompréhensible.

Mais on observe souvent un écart significatif entre la valeur économique et la valeur boursière des entreprises : la valeur boursière joue à l’élastique au-dessus et en dessous de la valeur économique.

Et qu’est-ce qui compte le plus pour votre propre portefeuille ? Exactement : la valeur boursière !

Doute à proximité d’un sommet historique

Pourtant, ces excès de volatilité sont finalement typiques à proximité d’un sommet historique. Les believers refusent de sortir et espèrent une percée. Les non-believers préfèrent assurer leurs arrières. Et à proximité d’un sommet boursier historique, believers et non-believers se répartissent de manière chaotique.

Pour la même raison, cette zone est à éviter. Les actions qui conservent leur force restent en portefeuille. Les actions qui plongent sous leurs supports sont vendues, ce qui nous permet de dégager des liquidités. Liquidités dont vous aurez besoin si les Bourses surmontent la zone de résistance.

La force relative

Si une percée intervient, il sera important de choisir les actions adéquates. Et comme toujours, ma préférence va aux actions les plus fortes.

Outre l’analyse sectorielle décrite dans l’article précédent, la force relative est une méthode intéressante pour mesurer la force d’une action. Elle permet en outre de filtrer les actions d’une force de plus de x %.

Pour ce faire, nous utilisons un indice de référence, comme l’indice DJ EuroStoxx 600. Nous calculons le différentiel de cours au début de la période considérée, par exemple il y a six mois, et nous multiplions ce différentiel de cours par les nouveaux cours quotidiens.

Vous obtenez ainsi une évolution en pour cent entre les actions.

Les actions au-dessus de 100 % font mieux que la valeur de référence.

Les actions en dessous de 100 % sont plus faibles et donc à éviter.

J’ai illustré la force relative à l’aide de deux graphiques intéressants.

Sur le premier, vous apercevez la force relative des 600 actions de l’indice EuroStoxx 600. Ce graphique n’est-il pas passionnant ? Vous voyez du premier coup d’oeil et de manière absolument limpide la force relative des 600 actions d’Eurostoxx !

Trois actions apparaissent dans une couleur distincte :

L’action Crédit Agricole (5,84 euros – abordée 24/09/2012) s’est vue assortie l’avis ” acheter sur tendance ” à 4,62 euros le 5 septembre. La force relative du Crédit Agricole depuis septembre est étonnante. L’action a certes des hauts et des bas – comme toutes les autres actions de l’Eurostoxx 600 -, mais elle demeure très performante dans le panel.

Trois semaines plus tard, c’était au tour d’Air France KLM (6,8 euros) de faire l’objet d’un avis ” acheter sur tendance ” à 4,60 euros. Remarquez l’ascension d’Air France KLM depuis fin septembre.

Les deux actions brillent : ce sont ” les actions les plus fortes relativement à la composition du EuroStoxx 600 “.

D’autre part, la performance médiocre de notre chère action belge Nyrstar est clairement visible. L’action n’est plus envisagée que pour un éventuel achat à contre-tendance.

Le deuxième graphique présente la force relative de la Bourse suisse par rapport à l’indice EuroStoxx 600. Le 3 août, un avis d’achat sur tendance a été émis concernant l’action Richemont (Suisse) à 56,05 euros. Cette action avait en effet surmonté son importante ligne de résistance et s’était montrée particulièrement performante sur la Bourse suisse.

Alors que les Bourses tournaient en rond ces dernières semaines, l’action Richemont (70,5 euros) a de nouveau gagné 10 % durant la même période !

Nous retiendrons de cet article quatre éléments d’analyse technique qui nous aideront à réussir nos investissements en actions :

constituez suffisamment de liquidités à l’approche d’un sommet boursier important ;

suivez toujours la tendance et vendez lorsqu’elle se retourne ;

utilisez également Fibonacci pour déterminer les objectifs de cours et les corrections ;

préférez les actions fortes.

Paul Gins

Directeur de CompuGraphics sa

Chroniqueur Trends-MoneyTalk

éditeur de TransStock et www.beursgrafiek.be

La rubrique ” Analyse technique ” paraît toutes les deux semaines.

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