SELL LAFARGE – Criblé de dettes

Lafarge ne parvient pas à redevenir suffisamment rentable que pour réduire son important endettement.

Certes, l’acquisition du groupe égyptien Orascom Cement revêtait une grande importance stratégique, mais le timing aurait difficilement pu être pire pour Lafarge, juste avant le déclenchement d’une crise bancaire internationale. Depuis l’éclatement de la crise des crédits, le premier producteur de ciment au monde est suivi de très près par les analystes et les agences de notation.

Son directeur (CEO) Bruno Lafont compte aujourd’hui réduire l’endettement de 2 milliards EUR en freinant les investissements, en diminuant le dividende de moitié (de 2 à 1 EUR par action) et surtout en vendant des actifs. L’an dernier, les ventes d’actifs ont ainsi atteint plus de 2,1 milliards EUR, avec comme principal dossier la cession des activités non stratégiques dans le plâtre. L’entreprise belge Etex Groep en a acquis la part du lion en mettant la main sur les sites européens et latino-américains. Prix de la transaction : 850 millions EUR.

Mais Lafarge n’en est pas pour autant tiré d’affaire. Il reste toujours 12 milliards EUR de dettes à un groupe qui réalise un chiffre d’affaires de 15 milliards EUR pour cash-flow opérationnel (ebitda) attendu de 3 milliards EUR. Car en matière de rentabilité, l’évolution n’est toujours pas positive. La hausse du chiffre d’affaires après neuf mois – de 2 % à 11,47 milliards EUR – était déjà relativement modeste. Mais le cash-flow opérationnel (ebitda) est carrément en recul de 271 millions EUR à 2,42 milliards EUR. Le bénéfice opérationnel récurrent (rebit, bénéfice opérationnel hors éléments uniques) a baissé de 1,87 à 1,64 milliard EUR – soit -12% – au cours des neuf premiers mois de l’année, alors que la marge opérationnelle (rebit/CA) diminuait de 16,7 à 14,3 %. Le bénéfice net de 2,08 EUR par action enregistré de janvier à septembre est à comparer aux 2,67 EUR par action réalisés sur la même période en 2010. En d’autres termes : une baisse de 22 %.

ll est difficile de considérer les résultats de Lafarge comme très convaincants . En termes de rapport cours/bénéfice, l’action n’est toujours pas bon marché (13 fois le bénéfice attendu) et nous ne voyons pas beaucoup de marge d’amélioration cette année. Après le redressement du cours de 30 % depuis le plancher de novembre, nous sommes donc plutôt vendeurs – par mesure de sécurité.

Danny Reweghs, Initié de la Bourse

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