VENDRE Solvay – Une récession en guise de premier test

Solvay s’est défait de sa branche pharmaceutique pour acheter Rhodia. Mais la sensibilité à la conjoncture du géant chimique s’est ainsi accrue.

Avec l’achat de l’entreprise française Rhodia (chiffre d’affaires annuel de 5,2 milliards d’euros, contre 7,1 milliards pour Solvay en 2010), Solvay est devenu un acteur d’envergure mondiale dans la chimie, leader dans différents segments. Ainsi, le nouveau groupe est notamment N°1 mondial dans les polymères de spécialité, les matériaux avancés et les minéraux. Au total, Solvay et Rhodia ont réalisé six dixièmes de leur chiffre d’affaires 2010 dans des segments où ils sont N°1 ou 2. Si nous ajoutons les marchés sur lesquels ils sont N°3, nous arrivons à neuf dixièmes de leur chiffre d’affaires commun.

Un autre atout du groupe est son portefeuille, parfaitement diversifié sur de nombreux secteurs. Les biens de consommation représentent 17% du chiffre d’affaires commun ; la construction, 15% ; le secteur automobile, 14% ; l’énergie, l’environnement et l’eau, 8% ; et l’électronique, 6%. La nouvelle combinaison a également accru la part des pays émergents. Sur la base des chiffres pro forma de 2010, celle-ci s’établit aux environs de 40%. De plus, le plan Horizon de Solvay doit apporter pour 120 millions d’euros d’améliorations d’efficacité, parallèlement aux économies de l’ordre de 250 millions qui découleront des synergies consécutives à l’intégration de Rhodia. En complément de l’acquisition, Solvay a également demandé une cotation sur Euronext Paris.

L’achat de Rhodia a entraîné une forte hausse temporaire du cours de Solvay. Mais ces quelques semaines de pain blanc ont été abruptement interrompues par la récession imminente. Nous répétons que si le rachat de Rhodia offre plusieurs avantages, le groupe français est également plus cyclique que les activités pharmaceutiques vendues. Nous aurons droit à un premier test avec la récession actuelle, surtout si elle est aussi profonde que ce que nous craignons. L’action se négocie aujourd’hui à 14 fois le bénéfice attendu pour 2011 et 11 fois celui de 2012 sur la base du consensus des analystes. Mais nous trouvons les prévisions de bénéfice pour 2012 bien trop optimistes. Raison pour laquelle nous conseillons de vendre.

Danny Reweghs, L’Initié de la Bourse

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