Xstrata dit oui à Glencore mais pas au bonus

Les actionnaires de Xstrata ont été clairs. Ils ont voté à 78,9% en faveur du rapprochement avec le premier négociant mondial en matières premières et à 78,4% contre les bonus censés éviter la fuite de cadres du groupe minier.

Si le vote de l’assemblée générale (AG) de Glencore n’était qu’une formalité (99,4% en faveur de la fusion avec Xstrata), le suspense restait de mise du côté du groupe minier, le rapprochement nécessitant un quorum de 75% alors que Glencore (déjà premier actionnaire de Xstrata avec 34% du capital) ne pouvait pas voter.

L’AG a finalement approuvé la fusion permettant aux deux groupes suisses de s’allier. Ils n’occuperont certes “que” le quatrième rang du classement des groupes miniers mondiaux mais avec de fortes positions dans le cuivre, le charbon et le zinc (ce qui contraindra sans doute Glencore à renoncer à son accord de distribution avec Nyrstar) et surtout, une palette d’activités unique avec l’extraction minière, le raffinage et le négoce. Avec le récent rachat de Viterra (spécialiste des céréales), Glencore-Xstrata est ainsi incontournable dans les denrées agricoles, les métaux et le pétrole.

Par ailleurs, les actionnaires de Xstrata ont recalé les bonus proposés le conseil d’administration. Récusé par ses actionnaires, John Bond, le président de Xstrata, a décidé de démissionner. Mick Davis, CEO du groupe minier suisse, a pour sa part regretté cette décision qui risque d’engendrer le départ de certains cadres. On est toutefois en droit de se demander s’il aurait été normal de verser des bonus de 144 millions de livres à 70 dirigeants sans aucun critère de performance et sous prétexte qu’ils risquent d’aller voir ailleurs…

Cédric Boitte

www.accioz.be

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