La fin du cash en 2017 ?

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Parmi les événements inattendus (mais pas impossibles) en 2017, les spécialistes de Nomura ont épinglé la disparition du cash.

Pour les spécialistes de Nomura, les paiements électroniques finiront inévitablement par précipiter la disparition des pièces et des billets. L’argent électronique est déjà utilisé pour plus de 80% des paiements en Suède ou en Nouvelle-Zélande. Chez nous, le SPF Économie vient d’annoncer la levée de l’une des dernières limitations à l’utilisation du paiement électronique : le supplément facturé par certains commerçants.

Taux négatifs

Le coup de grâce pourrait être porté au cash dès cette année pour mettre en place une politique de taux négatifs selon les analystes de Nomura. Actuellement, il demeure quasiment impossible de faire payer les épargnants en raison de la possibilité de retirer ses capitaux du système bancaire. Les banques centrales occidentales sont ainsi limitées dans leur politique monétaire, notamment pour faire face à une nouvelle dégradation de la conjoncture. Les autorités politiques pourraient également user de l’argument de lutte contre l’argent noir et la fraude fiscale, ce qui a déjà mené au retrait du billet de 500 euros.

De fausses bonnes raisons

Selon l’économiste de la Deutsche Bank Heike Mai, il est n’est pas du tout acquis qu’une société sans cash entraine une baisse de la criminalité. “Le rapport entre les fraudes aux cartes électroniques et la fausse monnaie en circulation est par exemple de 10 pour un”. De plus, les criminels utilisent déjà d’autres moyens que le cash laissant peu de traces comme “des valeurs physiques (des métaux précieux par exemple) ou l’utilisation de fausses identités, d’hommes de paille ou des sociétés bidon pour faciliter les transferts de fonds”.

Ralentissement économique

À souligner également qu’en Inde, la démonétisation en novembre des deux coupures les plus utilisées a provoqué un ralentissement de la croissance du pays. Les ventes d’automobiles ont même chuté de 19% en décembre dans un pays où les paiements électroniques demeurent il est vrai dérisoires.

Contrôle des capitaux

La fin du cash pourrait toutefois intervenir dans un contexte plus large de contrôle des capitaux. La Chine multiplie par exemple les mesures en la matière. Elle a ainsi limité les possibilités de retraits/transferts de capitaux à l’étranger, forcé les banques à communiquer toute opération en cash (de plus 50000 yuans ou 6800 euros), limité les importations d’or, instauré un contrôle des capitaux au sein des entreprises avec filiale(s) étrangère(s) et entrepris de réguler le bitcoin. L’objectif final est d’éviter la fuite des capitaux, menaçant l’encadrement par les autorités monétaires de la valeur du yuan sur le marché des changes. Ce strict contrôle des capitaux peut évidemment également avoir des conséquences politiques, permettant au pouvoir en place de surveiller tout flux financier.

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