Les banques essaient de transformer les épargnants en investisseurs

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Niels Saelens Rédacteur Moneytalk.be

Du fait des taux historiquement bas, beaucoup de banques belges se voient contraintes d’adapter leur business modèle. Elles ne ciblent plus les épargnants, mais les investisseurs.

Les banques ne sont pas optimistes pour le futur. Elles craignent, ces prochaines années, de ne plus pouvoir atteindre les beaux résultats de cette année. C’est pourquoi elles explorent d’autres voies. Non seulement les prix des services augmenteront, mais d’autres sources de revenus sont également envisagées.

Cinq produits par client

Belfius prend l’initiative. La banque d’Etat a fait savoir lors de la présentation de ses chiffres de mi-année qu’elle désire vendre au moins cinq produits par client. Les produits d’investissement jouent ici un rôle important. “Nous désirons accompagner nos clients dans la diversification de leurs moyens d’épargne”, disait le CEO Marc Raisière. “Ils n’obtiennent quasiment plus d’intérêts sur leur compte d’épargne et nous désirons leur offrir des alternatives. Belfius désire inciter ses clients à investir une partie de leur épargne à long terme.”

La banque espère ainsi retirer plus de bénéfices des commissions sur la vente de fonds d’investissement, d’assurances et d’autres produits financiers. Les six premiers mois de cette année, ces commissions ont déjà rapporté 256 millions d’euros. Cela reste pourtant peu par rapport aux revenus d’intérêts de 974 millions d’euros.

La Belgique, pays d’épargne

D’autres banques se prononcent aussi pour l’augmentation de la vente de produits d’investissement. Argenta notamment lorgne sur le marché des investissements. La question demeure dès lors si les banques parviendront à ce que les Belges se mettent à investir. Les chiffres récents de la Banque Nationale montrent que les Belges ont un montant record de 264,16 milliards d’euros sur leur livret d’épargne. Chez Belfius, cette épargne est complétée par 10 milliards d’euros sur les comptes courants.

Ce sera un défi pour les banques de faire affluer cette épargne vers les marchés d’investissement. C’est ce qu’expérimente le bancassureur KBC. Par rapport à la même période l’an dernier, ce dernier a retiré 100 millions d’euros de revenus de moins de la vente de produits d’investissement au cours du deuxième trimestre.

Les banques essaient par toutes sortes d’initiatives de rendre les investissements plus attractifs. Les clients chez Belfius reçoivent par exemple une réduction de 10% sur les frais d’entrée s’ils investissent dans un fonds via l’application de la banque.

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