Nous nous enrichissons, mais que faisons-nous de notre argent ?

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Niels Saelens Rédacteur Moneytalk.be

Le Belge a vu son patrimoine se développer au cours des trois derniers mois de 2016. Mais que faisons-nous avec cet argent ?

Malgré la forte inflation et la faiblesse du rendement des livrets d’épargne, la fortune des Belges a progressé de 14 milliards d’euros au dernier trimestre de 2016 pour passer à 1.058 milliards d’euros. Cette augmentation est notamment la conséquence des hausses boursières et des prix de l’immobilier. Une fin semble néanmoins se dessiner à cette hausse des prix immobiliers. Selon le dernier baromètre des notaires, ceux-ci sont retombés de 2,6% au premier trimestre de 2017.

Il y a eu quelques remarquables glissements d’argent au dernier trimestre. Le bon Leterme est ainsi arrivé à échéance, ce qui a conduit à la libération soudaine de pas mal d’argent. Ce bon d’Etat avec une durée de cinq ans avait été émis par le gouvernement Leterme en 2011. Conjointement à la popularité palissante des titres à taux fixes comme les bons d’Etat et les bons de caisse, 3,6 milliards d’euros issus de ces produits ont afflué vers les livrets d’épargne et d’autres produits de placement. 0,3 milliard d’euros sont également restés libres du fait que moins de créances à court terme ont démarré fin 2016.

Le livret d’épargne reste populaire

Le livret d’épargne reste la destination la plus populaire pour notre argent. Les avoirs sur les livrets d’épargne réglementés ont de la sorte crû de presque 4 milliards d’euros jusqu’à 247,1 milliards d’euros. Le capital sur les comptes à vue a également continué à augmenter. Au cours des trois derniers mois de 2016, 2 milliards d’euros de plus ont afflué vers ces comptes pour un total de 68,6 milliards d’euros. Les épargnants ne prennent plus la peine de transférer leur argent sur un compte d’épargne, car les livrets d’épargnes traditionnels ne rapportent que 0,11%.

Tous les Belges ne choisissent néanmoins pas des produits d’épargne sûrs. Pas moins de 186,3 milliards d’euros se trouvaient ainsi dans des fonds d’investissement fin 2016. C’est 8,2 milliards d’euros de plus qu’au trimestre antérieur. Les actions de sociétés cotées en bourse et de sociétés non cotées en bourse parlent moins à l’imagination du Belge mais ne font certainement pas si mal. Le montant investi dans les actions cotées en bourse a ainsi grimpé de 4 milliards d’euros, à 59,6 milliards d’euros. 311,8 milliards d’euros de notre patrimoine se trouvent dans des actions non cotées en bourse. C’est une amélioration de 7,8 milliards d’euros par rapport au troisième trimestre de 2016.

Produits d’assurance moins populaires

Alors que la faiblesse des taux n’a pas eu d’impact notable sur notre comportement d’épargne, nous avons beaucoup moins investi dans les produits d’assurance. Le total des placements a diminué de 10,1 milliards, à 305,9 milliards d’euros. Cette chute est aussi due aux actions de rachat des assureurs AXA et Ethias. Les deux assureurs désiraient supprimer de leur portefeuille les assurances vie avec un taux garanti à vie. Au cours de la dernière action de rachat d’Ethias, 12.500 clients ont clôturé leurs comptes First. L’assureur a déjà fait savoir qu’il planifiait à nouveau une campagne de rachat cette année. Chez AXA, l’action de rachat a également été un succès en décembre. Deux épargnants sur trois en possession d’une assurance Crest ont opté pour la prime de sortie de 25%. Un certain nombre d’assureurs, dont AXA et Ergo, ont en outre arrêté la vente de plusieurs assurances vie.

Il ressort également des chiffres de la Banque nationale que nous avons davantage dépensé d’argent pour l’achat d’une habitation. Fin 2016, les dettes hypothécaires étaient de 208,2 milliards d’euros, soit 2,6 milliards d’euros de plus qu’au trimestre antérieur. La dette totale est passée à 265,2 milliards d’euros, soit une augmentation de 0,8 milliard d’euros.

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