Pourquoi le Belge préfère acheter une habitation existante

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Niels Saelens Rédacteur Moneytalk.be

Le Belge donne sa préférence à une habitation existante plutôt qu’à une nouvelle construction. “Si vous désirez transformer une habitation existante à votre goût, vous pouvez étaler les frais dans le temps”, explique Isabeau De Cleen, porte-parole chez AXA Bank.

Le marché immobilier demeure en bonne santé dans notre pays. Les notaires ont relevé l’an dernier une croissance des transactions d’achat de plus de 8 % en comparaison avec 2015. 155.565 transactions ont été conclues. C’était surtout très actif à Bruxelles et en Flandre, avec une croissance du nombre de transactions supérieure à respectivement 12 et 13 %. En Wallonie, il y a eu une diminution de presque 3 %.

On notera que la préférence du Belge va aux habitations existantes. Une étude d’AXA Bank auprès de 800 propriétaires de logement montre que 58 % des répondants ont acheté une habitation existante. Les 42 % restants décrivent leur habitation comme une nouvelle construction. Le coût d’une maison existante est, selon Isabeau De Cleen, porte-parole chez AXA Bank, une des principales raisons de la préférence des Belges pour une telle habitation plutôt qu’une maison clé sur porte. “Une habitation existante est parfois moins chère que de démarrer une nouvelle construction de zéro”, ressort-il.

Pour la rénovation d’une habitation existante, il y a en outre moyen d’étaler les coûts dans le temps. Ce que font 25 % des propriétaires d’une telle habitation. “De cette manière, les propriétaires réalisent leur habitation de rêve étape par étape. Pour beaucoup, cette méthode est plus accessible que d’emprunter d’emblée l’ensemble de la somme pour une nouvelle construction”, continue De Cleen. “Ces deux dernières années, nous avons vu une augmentation du nombre de prêts rénovation de 25 %.”

Davantage de crédits pour des travaux de rénovation

Belfius et BNP Paribas Fortis remarquent que les Belges empruntent des montants plus importants pour leurs travaux de rénovation. “Chez Belfius, nous avons vu le volume que les Belges ont emprunté l’an dernier augmenter de 39 % par rapport à 2013”, explique Ulrike Pommée, porte-parole chez Belfius. “Nous observons que nos clients empruntent davantage du fait de la faiblesse des taux d’intérêt.” Ces derniers ont considérablement diminué en conséquence de la politique de taux bas de la Banque Centrale Européenne. Ces taux connaissent un niveau historiquement bas. BNP Paribas Fortis a vu le volume grimper de 2%, jusqu’à une moyenne de 48.402 euros par emprunt.

Le leader du marché a néanmoins vu le nombre de crédits logement pour rénovation diminuer de 12 % l’an dernier. “Nous devons faire une distinction claire entre un crédit rénovation avec hypothèque et les crédits rénovation sans hypothèque (crédit à la consommation, NDLR). Pour ce deuxième type de crédit, nous avons enregistré une hausse de 15% en 2016 par rapport à 2014″, ajoute Hilde Junius, porte-parole de BNP Paribas Fortis. Chez Belfius, au cours des dix premiers mois de 2016, il y a eu une diminution de 5,6 % du nombre de crédits pour des rénovations comparativement à 2015.

Prêts verts en augmentation

Junius observe que la vente des crédits verts est en hausse. “En comparaison avec 2015, nous avons conclu 15 % de prêts verts en plus”, explique Hilde Junius, porte-parole de BNP Paribas. “Les normes actuelles et futures pour la construction et la rénovation, notamment sur le plan des performances énergétiques et de l’isolation, vont indubitablement faire augmenter la demande de ce type de crédits.” Chez AXA Bank, les demandes pour des prêts verts ont augmenté d’environ 12% ces six derniers mois. “C’est bien sûr également lié au salon Batibouw. Mais nous voyons cependant qu’il y a un intérêt pour les projets économiseurs d’énergie”, souligne De Cleen.

ING ne se prononce pas encore sur l’impact de la faiblesse des taux d’intérêt sur les crédits rénovation et sur les prêts verts. La banque prévoit que le salon de la construction aura un impact positif sur la demande. “Nous en saurons plus au cours des prochaines semaines”, avance Rizzo Tiziana, porte-parole chez ING. “Nous prévoyons que Batibouw et les taux avantageux des prêts verts sont un bon cocktail pour parler d’une tendance positive à long terme.”

Batibouw est d’ailleurs un bel exemple de la manière dont le Belge fait les nécessaires évaluations avant de se lancer dans une aventure financière. “L’expérience nous apprend que les gens vont à Batibouw pour les matériaux, les techniques, les entreprises. Ils se rendent seulement ensuite à leur banque, lorsqu’ils ont une idée des coûts de leurs rénovations”, souligne Junius.

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