Apple devient une société normale

Inflexible sous l’ère Steve Jobs, Apple a lâché du lest depuis un an mais l’investisseur activiste entend faire pression sur Tim Cook pour que le groupe à la pomme augmente sa redistribution de cash, ce qui entamerait son magot de 146,6 milliards de dollars.

Après un premier geste envers ses actionnaires l’été dernier, Apple a plus que doublé la rémunération prévue de ses actionnaires à 100 milliards de dollars sur la période août 2012 – décembre 2015, soit un montant de 30 milliards de dollars par an. Cela peut apparaître conséquent mais demeure en fait inférieur au flux de trésorerie dégagé par l’activité après déduction des investissements (43,2 milliards de dollars au cours des 12 derniers mois).

Cela n’a pas échappé à l’investisseur activiste Carl Icahn qui a profité de la chute du cours depuis l’automne dernier (de 700 dollars jusqu’à un plus bas de 400 dollars) pour se positionner. Il aurait investi 1,5 milliard de dollars au total, ce qui représente au mieux que 0,4% du capital. Fidèle à sa réputation et malgré la faiblesse de sa participation, Carl Icahn s’est montré très actif, notamment sur Twitter qu’il utilise pour faire de la publicité à son placement et à son lobbying envers Tim Cook, Chief executive officer d’Apple. Il entend ainsi le forcer à augmenter ses rachats d’actions propres. Son objectif serait que le groupe à la pomme emprunte 150 milliards de dollars (de façon à ne pas devoir rapatriés des fonds de l’étranger et qui seraient alors taxés aux États-Unis) pour racheter des actions propres.

La situation financière d’Apple serait alors moins rose mais c’est sans doute le cadet des soucis de Carl Icahn qui vise à sortir de sa position à plus de 600 dollars par action, soit avec un bénéfice de 50%. L’investisseur activiste ne semble guère plus s’inquiéter de la chute de 20% des bénéfices au cours des deux derniers trimestres et de l’avance technologique perdue par rapport à Samsung qui devrait dévoiler sa montre intelligente en septembre, bien avant Apple.

Avec le remplacement de l’irremplaçable Steve Jobs, Apple semble être devenu une société normale soucieuse de ses actionnaires mais n’osant plus forcément se lancer dans des projets insensés comme l’ont été l’iPod, l’iPhone et l’iPad.

Cédric Boitte

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