Avec les fonds globaux de MainFirst, “nous adoptons une approche de long terme”

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Les fonds globaux de MainFirst sont parmi les plus performants du marché, avec une stratégie d’investissement qui vise un ensemble de thématiques susceptibles de croître fortement durant les 10 prochaines années.

Les fonds globaux exposés sur les valeurs de croissance connaissent un début d’année plus difficile. Après avoir engrangé des performances annualisées comprises entre 18 et 25% durant les trois derniers exercices, ils affichent pratiquement tous des performances négatives depuis le 1er janvier, en moyenne de -7% pour les six fonds repris dans notre échantillon (voir ci-dessous). A l’occasion du dernier Investment Summit organisé par Trends-Tendances, nous avons eu l’occasion de rencontrer Jan-Christoph Herbst, qui fait partie de l’équipe de gestion des fonds MainFirst Global Equities Fund et MainFirst Global Equities Unconstrained Fund, deux produits qui font partie des meilleurs de leur catégorie.

Jan-Christoph Herbst
Jan-Christoph Herbst© PG / ANDREAS POHLMANN
Nous avons progressivement réduit notre exposition sur la Chine à mesure que nous avons pris conscience de la hausse des pressions règlementaires.” – Jan-Christoph Herbst

TRENDS-TENDANCES. Quelle est la stratégie d’investissement de vos fonds?

JAN-CHRISTOPH HERBST. Nous gérons un portefeuille d’actions de croissance et notre principale plus-value est dans la sélection de titres, pas dans l’analyse de la situation macroéconomique. Plus précisément, nous cherchons à investir sur des thèmes très spécifiques qui disposent de perspectives structurelles favorables, dont la croissance n’est pas dépendante du niveau de l’activité économique. Nous cherchons à déterminer quels vont être les thèmes qui vont émerger durant les 10 prochaines années. A l’inverse de

nos concurrents qui sont souvent obsédés par les prochains résultats trimestriels, nous adoptons vraiment une approche de long terme. Nous sommes également concentrés sur 30 à 40 positions, le bénéfice additionnel lié à la diversification ayant tendance à fortement diminuer dès que vous dépassez 25 lignes dans le portefeuille.

Et quels sont les grands thèmes que vous appréciez?

Nous distinguons trois tendances majeures. Premièrement, les progrès technologiques restent les principaux facteurs susceptibles de provoquer des changements importants dans nos sociétés, que ce soit dans l’automatisation, le développement des intelligences artificielles ou l’internet des objets. Deuxièmement, la prochaine décennie va être marquée par la montée en puissance des consommateurs asiatiques, généralement friands de produits occidentaux. Et troisièmement, les nouvelles règlementations constituent un facteur majeur de croissance pour certaines sociétés, par exemple dans les énergies renouvelables ou dans la mobilité électrique. De ces trois grandes tendances, nous allons ensuite déterminer plusieurs thèmes d’investissement, par exemple la montée en puissance du commerce en ligne.

Je suppose que cette activité a été particulièrement impactée par la pandémie?

Le commerce en ligne est une tendance sur laquelle nous étions déjà positionnés avant la pandémie et sa croissance a été dynamisée depuis mars 2020. J’estime que nous avons gagné entre trois et cinq années dans la trajectoire de pénétration. En outre, la réouverture des magasins traditionnels ne semble pas avoir ralenti cette transition. Avant la pandémie, nous tablions sur un taux de pénétration de 22% d’ici la fin de la décennie, un chiffre qui se monte désormais à 34%. L’e-commerce concerne un nombre croissant de produits, avec des pratiques qui sont de plus en plus standardisées, que ce soit dans l’emballage ou dans les possibilités de retour. Nous pensons que le commerce électronique va continuer de se propager dans toute la société, avec des succès qui seront différents selon les secteurs. L’achat de produits frais en ligne est probablement la plus grande opportunité que nous distinguons à l’heure actuelle.

Sur quelles autres thématiques êtes-vous positionnés?

Nous apprécions également les développements autour du cloud, une autre tendance dont la croissance a été dopée par la pandémie. La croissance du trafic sur internet a explosé pour les personnes qui étaient forcées de rester à la maison, notamment les besoins liés au streaming, aux vidéoconférences ou au jeu en ligne. Les gens ont passé plus de temps devant leurs écrans, et ce temps n’a pas vraiment diminué depuis la réouverture des économies. La croissance dans les besoins de traitement de cette masse de données va se poursuivre, et c’est la tendance la plus importante et la plus sûre que nous voyons se produire durant la prochaine décennie. A part Google Microsoft ou Amazon.com qui en profiteront, le potentiel le plus élevé réside par exemple dans des sociétés actives dans la cybersécurité sur le cloud. La hausse des attaques de hackers durant la pandémie a forcé les entreprises à revoir fortement à la hausse les budgets consacrés à la protection de leurs activités en ligne.

Avec les fonds globaux de MainFirst,
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Vous avez un positionnement assez important sur l’Asie (18% des actifs sous gestion). Vous ne craignez pas les incertitudes règlementaires en Chine?

Durant l’année écoulée, nous avons progressivement réduit notre exposition sur la Chine à mesure que nous avons pris conscience de la hausse des pressions règlementaires. Nous sommes ainsi sortis de nos positions sur des groupes comme Alibaba ou Tencent. Le nouveau plan de partage de la richesse pourrait toutefois offrir de nouvelles opportunités, par exemple dans les articles de sport. Dans la région asiatique, nous sommes également investis sur des producteurs de semi-conducteurs (TSMC) ou sur la chaîne de production des voitures électriques, notamment des producteurs de batteries au lithium. Mais nous sommes également exposés sur cette thématique du consommateur asiatique par le biais du secteur du luxe, LVMH étant notre plus importante position dans le portefeuille.

Quels sont les secteurs pour lesquels vous avez plus de réserves?

Nous sommes généralement prudents sur le secteur des soins de santé, en raison du besoin d’être constamment à la recherche de nouveaux produits pour remplacer ceux dont le brevet arrive à expiration avec pour conséquence une incertitude sur la rentabilité future de ces sociétés. Nous avons également des secteurs sur lesquels nous n’avons pas été investis depuis plus d’une décennie et dont la faible valorisation est généralement la conséquence directe de problèmes structurels, disruptifs ou règlementaires.

C’est notamment le cas du secteur pétrolier, des groupes sidérurgiques, des assurances, des banques, de l’immobilier commercial ou des producteurs de tabac.

Comment votre stratégie a-t-elle traversé la pandémie?

Lorsque la crise a éclaté, nous n’avons pas apporté de modification sensible dans la composition de nos portefeuilles, d’autant que nous étions positionnés sur des valeurs dont la trajectoire allait être renforcée par la crise. Sur les trois dernières années, nous avons d’ailleurs surperformé la quasi- totalité de nos concurrents. L’environnement inflationniste est toutefois plus difficile pour les fonds exposés sur les valeurs de croissance, notamment si les taux d’intérêt s’orientent fortement à la hausse. Nous avons trouvé des opportunités intéressantes dans le domaine de l’intelligence artificielle durant les derniers mois, par exemple la fintech Upstart. En ce qui concerne l’avenir, Nvidia est l’une des valeurs les plus convaincantes en matière d’intelligence artificielle. Nous y sommes investis avec conviction depuis 2015.

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