Danny Reweghs

‘Bientôt un nouveau krach boursier ?’

Danny Reweghs Journaliste

Voilà déjà 73 mois que les bourses européennes ont atteint leur point le plus bas. Cela n’est pas nécessairement le signe de l’imminence d’un nouveau krach. “Nous avons déjà connu des hausses boursières plus fortes dans l’histoire.”

Cela fait 73 mois – ou 6 ans et un mois – que les bourses européennes ont atteint leur point le plus bas. En mars 2009, les investisseurs en bourse ont réalisé qu’il n’y aurait plus de nouvelle dépression similaire à celle des années trente. La politique monétaire non conventionnelle, assortie d’un assouplissement quantitatif (QE), avec comme conséquence des taux d’intérêt à court et long terme historiquement bas, peut être citée comme la principale raison de cette période aussi longue.

Car si l’on observe le siècle écoulé, un marché haussier classique (tendance croissante du marché sans correction de plus de 20%) dure en moyenne 57 mois. Durée que nous avons déjà dépassée de 16 mois. Mais dans les années nonante, on a déjà connu un marché fortement haussier de 114 mois, qui s’est terminé de manière abrupte en mars 2000.

Aussi, en termes d’ampleur de la montée, nous nous situons aujourd’hui au-dessus de la moyenne du siècle (165%), avec une montée de 210% pour le Standard&Poor’s500-index. Mais là aussi, on a vu des hausses plus fortes dans les années trente et nonante du siècle dernier.

Feux clignotants orange

En conclusion, le marché haussier actuel a déjà duré 1 an et 4 mois plus longtemps que la moyenne et certainement pour Wall Street qui connaît une grimpée plus forte que la moyenne (45% ou 270 points S&P500 de plus). Un crash est-il donc imminent ? Pas nécessairement. Nous avons en effet déjà connu de plus fortes hausses boursières dans l’histoire.

Afin d’avoir une idée du danger qui pèse actuellement sur la bourse américaine, qui a des répercussions sur le reste du monde, il est utile de regarder dans quelle mesure les indicateurs s’écartent de la moyenne historique. L’histoire boursière des cent dernières années nous apprend qu’à chaque fois que les indicateurs sont au moins deux fois supérieurs à l’écart-type par rapport à la moyenne, un krach boursier se produit. Ces indicateurs sont le “ratio cours sur bénéfices (‘forward PE’), le ratio CAPE (basé sur les bénéfices moyens au cours des 10 années écoulées), le ratio Q (rapport entre la valeur boursière de l’entreprise et la valeur de remplacement du capital fixe dans l’industrie et le secteur des services) et l’indicateur ‘Buffet’ (la valeur boursière par rapport au produit national brut).

La bonne nouvelle est qu’aucun de ces quatre indicateurs ne se situe au-dessus de la norme. Les trois derniers avoisinent cependant cette norme et actionnent de la sorte des feux clignotants orange. Si on calcule autrement, les indicateurs se situent au niveau de la moyenne ou au-dessus de celle-ci, mais pas près de deux fois l’écart-type.

Les Etats-Unis pas favoris

On peut à nouveau conclure que la hausse boursière (américaine) est ‘mature’, mais les signaux ne sont pas encore dans le rouge.Aussi, sur base de ces chiffres et des indicateurs mentionnés, on peut dire que la bourse américaine n’est pas ‘the place to be’ aujourd’hui.Ce n’est donc pas notre marché favori actuellement.Le focus reste orienté sur l’Europe et de plus en plus aussi sur les marchés émergents.

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