Buy & sell : Deutsche Telekom sur de bons rails

L’opérateur historique en Allemagne devrait sortir à terme de son aventure américaine avec un joli magot et voit ses perspectives s’améliorer en Europe.

Pouvez-vous brièvement présenter les activités Deutsche Telekom?

En tant qu’opérateur historique en Allemagne, le groupe est évidemment leader outre-Rhin même si Vodafone le talonne dans le mobile. Au total, Deutsche Telekom est actif dans une cinquantaine de pays avec de fortes positions de marché aux Pays-Bas et dans plusieurs pays d’Europe de l’Est. Deutsche Telekom détient aussi 40% de l’opérateur historique en Grèce. Hors d’Europe, sa filiale T-Mobile se classe au 4e rang des opérateurs mobiles aux États-Unis.

En Bourse, le groupe a limité ses pertes ces dernières années par rapport à d’autres opérateurs européens ?

Les résultats de Deutsche Telekom se sont relativement bien maintenus grâce à son marché domestique où ses résultats sont restés solides grâce aux lignes fixes notamment. L’Allemagne représente toujours plus de la moitié de ses bénéfices. Étant donné le contexte sectoriel, les marchés n’ont pas été surpris lorsque Deutsche Telekom a annoncé la baisse de son dividende pour les années 2013 et 2014 à 0,50 euro contre 0,70 euro les années précédentes.

Les perspectives demeurent toutefois difficiles pour le secteur télécoms en Europe ?

Pour cette année, les prévisions restent en effet faibles mais les perspectives s’améliorent pour 2014. Tout d’abord, l’impact des tarifs régulés va s’amoindrir alors que le tarif de roaming européen va âtre fixé pour 3 ans à la mi-2014. Au niveau des tarifs de terminaison mobile, ils ont été réduits de moitié en Allemagne le 1er décembre et sont désormais devenus bien moins importants à 1,9 centime par minute. Par ailleurs, les opérateurs négocient de plus en plus des partages de réseaux entre les différents pays afin de réduire leurs coûteux investissements en nouveaux réseaux. La concurrence semble également appelée à se réduire alors que les plus petits opérateurs peinent de plus en plus à rentabiliser leurs investissements.

Outre-Atlantique, Deutsche Telekom a récemment fusionné sa filiale T-Mobile avec un opérateur régional ?

T-Mobile est parvenu à trouver un accord de fusion avec Metro PCS, le numéro cinq dans le mobile aux États-Unis. Le nombre de clients de T-Mobile passe ainsi de 34 à 43 millions de clients, toujours très loin des 100 millions de Verizon Wireless et AT-T. Pour la première fois en 4 ans, T-Mobile a augmenté son nombre de clients au premier trimestre, un signal positif qui devrait permettre à Deutsche Telekom d’augmenter la valeur de sa filiale dans un contexte de consolidation. Sprint Nextel, le troisième opérateur mobile aux États-Unis, pourrait d’ailleurs se montrer intéressé après son rachat par Softbank ou Dish Networks. Actuellement, les 74% de Deutsche Telekom dans T-Mobile peuvent être valorisés à 26 milliards de dollars, c’est certes moins que les 39 milliards offerts par AT&T en 2011, offre bloquée par les autorités de la concurrence, mais cela couvre la moitié de la capitalisation boursière du groupe allemand.

Vous êtes donc plutôt positif ?

En effet, nous conseillons d’acheter Deutsche Telekom. Le titre reste très bon marché tenant compte de la valeur de sa filiale américaine et en Europe, les opérateurs voient enfin poindre le bout du tunnel. Notre objectif de cours est de 12 euros pour les 24 prochains mois.

Cédric Boitte

www.accioz.be

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