Colruyt vend plus pour gagner moins

Le management du distributeur de Hal ne table guère plus que sur une stagnation de ses bénéfices, les marges restant sous pression, une constance depuis l’éclatement de la crise.

Colruyt va continuer à ouvrir de nouveaux magasins, afin de consolider son statut de premier grand distributeur en Belgique (part de marché en hausse constante à 25,9% pour l’enseigne Colruyt en 2012-2013) et de se développer dans les pays limitrophes comme l’illustre l’annonce de l’ouverture d’un second magasin au Luxembourg. Le groupe de Hal investit aussi dans ses autres canaux de distributions alimentaire et non-alimentaire : BioPlanet, Okay, Dreamland, Dreambaby, Spar, Europspar… En 5 ans, Colruyt a vu son chiffre d’affaires passer de 5,7 milliards à 8,3 milliards grâce à une croissance annuelle comprise entre 5,9% et 11,2%.

En termes de ventes, Colruyt a donc pleinement profité de sa stratégie d’expansion et de son positionnement sur les prix bas. On ne retrouve par contre pas la même évolution au niveau des profits, le bénéfice net n’ayant progressé au total que de 15,5% entre les exercices 2008-2009 et 2012-2013. En l’espace de 5 ans, la marge opérationnelle est passée de 7,1% à 6,2%.

Il apparait désormais que la stabilisation des marges au cours de l’exercice écoulé n’était qu’une embellie passagère, Colruyt tablant à nouveau seulement sur une stagnation de ses bénéfices en 2013-2014. Les causes demeurent les mêmes, à savoir la conjoncture difficile ainsi que les mesures d’austérité qui pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages, ainsi que la concurrence de plus en plus vive au niveau des prix, de la part de Albert Heijn (Ahold) en Flandre ou de Delhaize via Red Market qui renforce l’offre de hard discount.

Cédric Boitte

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