De bonnes récoltes en perspective pour Greenyard

Mycélium : partie ve?ge?tative des champignons, forme?e de filaments souterrains ramifie?s, ge?ne?ralement © Matias Ranwez Van Elst

L’annonce de l’achat de Mykogen par Greenyard a plu aux marchés et aux analystes, cette acquisition permettant au leader européen des fruits et légumes de renforcer son intégration verticale, ses marges bénéficiaires et ses perspectives de croissance.

A priori, l’acquisition pour 93 millions de Mykogen par Greenyard peut apparaître anecdotique. Le premier a en effet réalisé un chiffre d’affaires de 40 millions l’année dernière contre plus de 4 milliards pour le géant des fruits et légumes contrôlé par l’homme d’affaires flamand Hein Deprez. Les analystes de Degroof Petercam soulignent toutefois que la société polonaise réalise une marge bénéficiaire de 35% contre à peine 2,5% pour le pôle frais de Greenyard, principale activité du groupe.

Croissance et rentabilité

Stratégiquement, Greenyard fait coup double. Mykogen étant le leader européen des substrats pour la culture de champignons, il se renforce sur un segment de croissance. Mykogen affiche en effet une hausse moyenne de 8% par an de ses ventes grâce notamment à la forte demande de champignons, notamment utilisés comme alternatives à la viande. L’année dernière, Greenyard avait déjà racheté Lutèce, leader européen du champignon en conserves. Agissant désormais en amont et en aval de la production proprement dite, Greenyard peut offrir une palette de services complète aux producteurs. C’est évidemment un avantage stratégique mais également financier, le groupe pouvant capter la marge bénéficiaire sur l’ensemble de la filière.

Hausse rapide des bénéfices

En Bourse, Greenyard cote désormais plus de 25 fois le bénéfice prévu pour l’exercice clos en mars 2018, le premier au cours duquel le groupe profitera pleinement des économies d’intérêts réalisées grâce aux refinancements de l’année dernière dans le sillage de la fusion avec Univeg et Peatinvest, deux autres sociétés d’Hein Deprez. C’est évidemment une valorisation assez tendue mais les analystes de Degroof Petercam n’en restent pas moins confiants, soulignant que le profit devrait croître de 23% par an en moyenne au cours des trois prochaines années.

Acquisitions financées par l’activité

Greenyard profitera de la croissance et des économies liées aux récentes acquisitions mais également sans doute de nouveaux rachats. Degroof Petercam souligne ainsi que l’activité génère d’importants flux de trésorerie libres (142 millions au cours du dernier exercice) permettant de rembourser rapidement les dettes consenties pour la reprise de concurrents. Les analystes attendent à ce que le groupe cible tout particulièrement le segment horticulture (qui pèsera 15% de l’excédent brut d’exploitation après intégration de Mykogen) afin de renforcer sa position concurrentielle -alors qu’il déjà présent sur les étals de 28 des 30 principaux distributeurs européens- et d’améliorer sa rentabilité moyenne. Ce dernier paramètre est crucial pour un groupe qui ne pèse que 876 millions en Bourse pour un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content