Dernier rempart face aux taux négatifs : le coffre-fort

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En s’aventurant dans la politique des taux négatifs, les banques centrales ont voulu pousser les épargnants à investir. Loin du résultat espéré, de plus en plus capitaux quittent le système bancaire pour être placés dans des coffres forts.

Symbole du retour en grâce de la thésaurisation, la puissante Commerzbank a examiné la possibilité de stocker une partie de ses réserves de cash dans des coffres forts afin d’éviter le taux négatif de -0,4% appliqué par la Banque centrale européenne. Fin août, le premier fabricant allemand de coffres forts, Burg-Waechter, annonçait un bond de 25% de ses ventes au premier semestre, essentiellement en raison de la demande de particuliers. Une tendance qui n’a pu que s’accélérer cet été alors qu’une banque allemande a annoncé qu’elle facturera un taux de -0,4% à ses épargnants à partir de septembre.

Nouveaux débouchés en Suisse

Au Japon également, l’application de taux négatifs par la Banque du Japon avait fait bondir les ventes de coffres forts. En Suisse, où la banque centrale applique le taux de dépôts le plus bas à -0,75%, c’est un véritable secteur de la “conservation du cash” qui se développe. Outre un bond des ventes de coffres forts, les assureurs affirment être de plus en plus sollicités pour couvrir des montants détenus en cash allant jusqu’à 500 millions de francs suisses. Signe que les entreprises sont également intéressées. Helvetia Holding a indiqué à l’agence Bloomberg demander une prime de 1000 francs suisses par million assuré, soit de 0,1%. Bien moins onéreux que le taux de -0,75% pratiqué par la Banque nationale suisse, laissant une certaine marge pour financer les coûts de sécurité (coffre, etc.).

Taux plancher en Belgique

En Belgique, l’épargnant demeure moins incité à placer son épargne dans un coffre étant donné que les livrets affichent encore un rendement positif. Plusieurs banques plaident toutefois pour la levée du taux minimum légal de 0,11%, prime de fidélité incluse, arguant que les dépôts ainsi levés sont ponctionnés à hauteur de 0,40% par la Banque centrale européenne.

Un secteur discret

Si l’économie ressort globalement perdante, l’argent thésaurisé ne générant aucune richesse, les fabricants de coffres forts sont les grands gagnants. Hartmann Tresore ou Technomax annoncent ainsi des hausses rapides de leur chiffre d’affaires. Parmi les sociétés cotées en Bourse, Gunnebo Security possède quelques fabricants réputés (Hamilton Safe, ChubbSafe, Fichet-Bauche) et réalise un tiers de son chiffre d’affaires dans les coffres forts. Actuellement, la croissance du groupe suédois patine toutefois en raison des économies pratiquées par le secteur bancaire. Les autres acteurs du secteur côtés le sont au travers de grandes organisations comme Newell Brands, Fortune Brands Home & Security, United Technologies, Honneywell ou Assa Abloy.

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