En fonction de son profil de risque, il existe un fonds pour chaque type d’investisseur

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Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

Les fonds d’investissement permettent de répartir les risques. Mais un fonds n’est pas l’autre. Voici trois fonds, correspondant chacun à un profil de risque bien précis.

A partir d’un certain âge, l’investisseur peut souhaiter percevoir des revenus réguliers ; les plus jeunes par contre accordent souvent la priorité à l’accroissement de leur capital. Joachim Aelvoet, spécialiste fonds chez ABN Amro Private Banking, a sélectionné pour nous trois fonds, dont chacun correspond à un type d’investisseur bien précis. Notez que nous ne vous présentons dans cet article qu’une solution partielle – évitez d’investir dans les produits proposés l’intégralité de vos avoirs -, laquelle peut toutefois utilement compléter les fonds, trackers et investissements en actions et obligations dont vous disposez peut-être déjà, ou au contraire constituer un socle sur lequel vous bâtirez le reste de votre portefeuille.

L’investisseur jeune et débutant

A l’investisseur dont le profil est légèrement offensif, Joachim Aelvoet recommande le fonds Invesco Balanced Risk Allocation. “Celui-ci propose un portefeuille stratégique qui investit dans le monde entier, dans trois classes d’actifs : actions, obligations et matières premières, explique le spécialiste. Il n’investit que par le biais de futures et de fonds cotés en Bourse, ce qui lui permet de demeurer extrêmement liquide. Les gestionnaires cherchent à équilibrer les risques liés aux différentes classes d’actifs ; cela permet au fonds d’être plus diversifié que les fonds mixtes traditionnels. L’équipe vise un rendement similaire à celui des investissements en actions, moyennant toutefois un profil de risque inférieur, et un horizon d’investissement situé entre trois et cinq ans.”

Les avoirs sont confiés à Scott Whole, “un gestionnaire expérimenté qui peut se prévaloir d’un excellent historique grâce à cette stratégie. Scott Whole est assisté d’une équipe dont les qualités des différents membres sont exploitées au mieux. Le processus de sélection est essentiellement quantitatif. Le fonds ne se met pas en quête de noms ou de secteurs spécifiques, mais plutôt de régions.” Joachim Aelvoet précise que le fonds ne pouvant prendre de positions short, il ne peut aligner de bonnes performances que si les classes d’actifs sous-jacentes affichent un rendement positif.

L’investisseur expérimenté d’âge moyen

JPMorgan Global Income s’adresse lui aussi à l’investisseur au profil de risque assez peu défensif, affirme Joachim Aelvoet. Il peut donc également être sélectionné par le client qui décide d’investir légèrement moins que la normale en obligations. “Le fonds investit dans le monde entier, dans diverses catégories génératrices de revenus, comme des obligations à haut rendement, des obligations émergentes, mais aussi des actions de marchés matures ou émergents, expose Joachim Aelvoet. Ses gestionnaires estiment que pour pouvoir obtenir du revenu dans les marchés actuels, il faut savoir répartir souplement les avoirs entre différentes classes d’actifs et régions, de même qu’entre les divers niveaux de la structure du capital du bilan des entreprises.”

Les gestionnaires privilégient donc une politique d’allocation flexible. “En 2008 par exemple, le fonds a pris une position de plus de 50 % – laquelle a depuis été ramenée à 20 % – dans des obligations à haut rendement, indique Joachim Aelvoet. Sa stratégie d’investissement mixte et ses sources de revenus très variées le rendent moins sensible aux turbulences des marchés.” Il est géré par Michael Schoenhaut, depuis New York, et Talid Sheikh, depuis Londres. Michael Schoenhaut, qui a plus de 20 ans d’expérience chez JPMorgan Asset Management, est responsable de la stratégie d’investissement depuis près de 10 ans.

“Les gestionnaires sont aidés par plus d’une centaine de spécialistes dans différents domaines, souligne encore Joachim Aelvoet. Un gestionnaire de portefeuille est chargé de la sélection pour chacune des classes d’actifs. Avec plus de 1.500 positions, le portefeuille est extrêmement diversifié. La plus grande différence par rapport aux fonds mixtes traditionnels réside dans la volonté affirmée d’obtenir un revenu régulier. Le fonds n’investit pas dans des actifs illiquides ou des options. Il a toujours obtenu d’excellents résultats, sauf en 2015 et en 2016, où le Brexit, sa préférence structurelle pour des actions de valeur, et la décision prise début 2016 par les gestionnaires de se montrer légèrement plus conservateurs dans le volet à haut rendement, lui ont joué des tours. Mais c’est déjà de l’histoire ancienne.”

L’investisseur prudent, ou plus âgé

A l’investisseur au profil très défensif, Joachim Aelvoet recommande le fonds PIMCO GIS Income. “Quel que soit l’état du marché, ce fonds obligataire cherche à payer un revenu mensuel qui tourne autour de 4 % en base annuelle, explique le gestionnaire. Il tente également d’accroître le capital sur le long terme. Il convient donc parfaitement à l’investisseur en quête d’une solution obligataire sérieuse, génératrice de dividendes réguliers. Il est un des fonds obligataires les plus flexibles de PIMCO, ce gestionnaire de patrimoine californien connu dans le monde entier pour la qualité de ses fonds obligataires, justement.”

PIMCO GIS Income peut investir dans une large gamme de titres à rendement fixe du monde entier, dont des obligations souveraines, des prêts titrisés, des obligations d’entreprise spéculatives ou de catégorie “investissement” ou encore, des titres de créance de pays émergents. “Bien que ce fonds à levier n’offre pas une protection totale contre les hausses de taux d’intérêt, il dispose d’une grande liberté de mouvement lorsque le cas se produit, ajoute Joachim Alvoet. Sa duration, ou sensibilité aux taux, peut aller de zéro à huit ans.”

Daniel Ivascyn et Alfred Murata, ses gestionnaires, sont célèbres pour leurs résultats. “Daniel Ivascyn gère le fonds depuis le tout début, en 2007, relate Joachim Aelvoet. Il s’est fait connaître du grand public en 2014, lorsqu’il a succédé à Bill Gross au poste de CIO. Daniel Ivascyn et Alfred Murata peuvent s’appuyer sur une impressionnante équipe de 57 spécialistes de divers secteurs. Nous avons eu au fil des ans l’occasion de constater à quel point celle-ci savait anticiper les principaux problèmes au sein des marchés obligataires. La capacité de ses gestionnaires à combiner flexibilité, connaissances et expérience, en fait selon moi l’un des meilleurs fonds obligataires du marché.”

Seul petit bémol : le produit pourrait bien devenir victime de son succès. “Bien que Pimco affirme être à l’aise avec les flux, il nous semble que le fonds n’a plus tout à fait la même flexibilité qu’auparavant. Il s’agit d’un point auquel il convient de prêter attention, d’autant qu’il lui est arrivé par le passé de réaliser des plus-values en investissant dans les prêts titrisés les plus illiquides.” Les frais sont élevés, mais Joachim Aelvoet estime que le résultat vaut la dépense.

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