Étape importante pour le c½ur artificiel de Carmat

Carmat a reçu l’autorisation des autorités françaises de procéder à l’implantation de son coeur artificiel chez 4 patients outre-quiévrain, une étape importante pour la société qui entend apporter une réponse aux problèmes d’insuffisance cardiaque.

À l’origine de Carmat, on retrouve le Docteur Carpentier, cardiologue français réputé notamment pour l’invention des valves aortiques Carpentier-Edwards les plus implantées au monde, et Matra Systems (un des groupes fondateurs d’EADS) qui a pu apporter son expertise au niveau des matériaux et processus techniques.

Après 20 ans de développement, le coeur artificiel de Carmat est enfin prêt à être testé en grandeur nature. La France est ainsi le cinquième pays à donner son feu vert à son implantation après la Pologne, la Slovénie, l’Arabie Saoudite et la Belgique. Plus important, le nombre de centres hospitaliers double quasiment en passant de 4 à 7, ce qui est extrêmement important pour Carmat qui doit former les équipes d’intervention et attendre un cas éligible, notamment le fait que l’espérance de vie de la personne n’excède pas quelques jours sans intervention.

Le coeur artificiel de Carmat cible en effet les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, ce qui concerne 20 millions de personnes en Europe et aux États-Unis. Actuellement, 40% des patients décèdent durant l’année suivant leur première hospitalisation. Le potentiel de marché est donc prometteur pour Carmat qui devrait vendre l’ensemble du système (coeur artificiel, batterie au format pile à combustible, etc.) au prix unitaire de 160 000 euros. C’est élevé mais les assureurs santé pourraient y trouver leur compte en évitant une succession d’hospitalisations onéreuses.

Finalement, lors de la commercialisation de son coeur artificiel, le plus avancé au monde, Carmat risque de surtout être confronté aux difficultés de production, ses installations actuelles ne lui permettant que de produire 250 prothèses complètes de coeur par an et de nouvelles unités production ne pourraient être prêtes d’ici la mise sur le marché prévue pour 2015-2016, tant les installations sont complexes. Cela représente donc un chiffre d’affaires potentiel de 40 millions, des ventes limitées au vu de la capitalisation boursière actuelle de Carmat qui dépasse les 500 millions.

Cédric Boitte

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content