Forte disparité au sein des fonds flexibles

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Le premier semestre aura vu un changement dans la hiérarchie des fonds mixtes dynamiques.

Les fonds flexibles continuent de connaître un succès croissant auprès des investisseurs belges. La Belgian Asset Managers Association (BEAMA) vient de publier ses chiffres pour le premier trimestre 2017, d’où il ressort que les fonds mixtes ont enregistré une hausse de leurs encours de 6,8 milliards d’euros, une progression absolue jugée ” sans précédent ” par l’organisation professionnelle des gestionnaires de fonds actifs en Belgique. Ils représentaient à la fin du mois de mars des encours de 83,5 milliards d’euros, et sont de loin la classe de fonds la plus représentée dans les portefeuilles des investisseurs belges, devant les fonds d’actions (57,1 milliards d’euros).

Dans ce groupe, les fonds mixtes dynamiques, qui peuvent faire évoluer librement leur allocation entre les différentes classes d’actifs afin de limiter l’impact des crises et des moments de forte volatilité, ont rencontré un grand succès. Parmi la vingtaine de fonds que nous avons sélectionnés, les actifs sous gestion ont progressé de plus de 12 milliards d’euros durant les six premiers mois de l’année (pas uniquement sur le marché belge). Voici quelques observations tirées des performances de ce premier semestre.

1) Dispersion

Les fonds sélectionnés ont enregistré une progression moyenne de 3,5 % depuis le début de l’année, avec toutefois des hausses très contrastées entre les différents produits. Seul le fonds de BlackRock a enregistré un recul depuis le début de l’année. En tête des performances, nous retrouvons un fonds mixte de Rothschild Gestion. Mais contrairement à l’exercice 2016 où R-Valor avait dominé le classement, c’est R-Club qui arrive désormais en tête du palmarès. Ce fonds, géré par Didier Bouvignies et Philippe Chaumel depuis plus de 28 ans, peut faire monter son exposition sur les marchés boursiers jusqu’à 80 % des actifs sous gestion (contre 100 % pour R-Valor). ” Malgré sa forte exposition aux marchés d’actions, le fonds a surperformé son indice de référence dans un contexte de baisse des marchés, soulignaient récemment les gestionnaires du fonds. Il a bénéficié de la rotation sectorielle favorable aux secteurs value (banques et matières premières) et de sa sous-exposition sur des secteurs défensifs comme l’alimentation ou les biens de consommation. ” Les meilleures contributions ont ainsi été dégagées sur des titres comme Air France, Commerzbank ou Intesa.

Forte disparité au sein des fonds flexibles
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2) Hiérarchie

Il est rare qu’un fonds dynamique se maintienne au sommet de la catégorie chaque année, et le premier semestre n’aura pas fait exception à cette tendance. Certains des fonds les plus populaires chez les investisseurs belges (comme Ethna Aktiv, Flossbach von Storch Multiple Opportunities ou Carmignac Patrimoine) ont connu un début d’année en demi-teinte. A l’inverse, R-Club a retrouvé le sommet du classement après un exercice 2016 relativement difficile, où le fonds avait été un des rares fonds flexibles à terminer dans le rouge. Comme quoi, la vérité d’une année est rarement celle de la suivante.

3) Etoiles

Tous les grands fonds dynamiques se voient attribuer entre trois et cinq étoiles chez Morningstar, signe qu’ils réalisent en règle générale un bon score au regard de la volatilité de leur performance. Un fonds cinq étoiles n’est toutefois pas l’assurance d’obtenir une performance sur le court terme, les sept fonds affichant la meilleure notation se retrouvant à tous les niveaux du classement sur le début de l’année 2017.

4) Entrée

Depuis la fin 2016, de nombreux fonds ont vu leurs actifs sous gestion grimper de manière significative. M&G Dynamic Allocation a ainsi enregistré des entrées de plus de 2 milliards d’euros. Parmi les autres grands vainqueurs de ce début d’année, on peut également citer JP Morgan Global Income (+ 4,3 milliards d’euros) et Invesco Pan European High Income (+ 2,8 milliards de dollars). En termes relatifs, les plus fortes progressions ont été enregistrées chez M&G Dynamic Allocation avec une progression de 63 % de ses actifs sous gestion, suivi par Flossbach von Storch Multiple Opportunities (+ 60%), DPAM Invest Balanced Dynamic (+ 47%) ou R-Valor (+ 39%).

5) Sorties

D’autres fonds n’ont pas eu cette chance, et quelques produits ont vu leurs actifs sous gestion reculer depuis le début 2017. C’est ainsi le cas d’Ethna Aktiv dont les performances décevantes sur les deux dernières années ont entraîné une baisse des actifs sous gestion de plus de 5 milliards d’euros depuis la fin 2015, avec un nouveau recul de 900 millions d’euros perdus depuis le début 2017. BlackRock Global Allocation, JP Global Balanced et DNCA Invest Evolutif sont les trois autres fonds à avoir encaissé une baisse de leurs actifs sous gestion en 2017. Dans le cas de DNCA Invest Evolutif, cette baisse est en partie liée au départ du gestionnaire principal du fonds, qui a récemment annoncé sa retraite. Comme le soulignait Morningstar dans un récent rapport consacré au fonds, ” le nouveau gestionnaire principal va devoir prouver sa valeur, ce qui justifie une plus grande prudence pour le moment “.

Un fonds original

Si la plupart des fonds dynamiques se basent sur une analyse macroéconomique avant de réaliser leur allocation entre les différentes classes d’actifs, il existe toutefois des produits qui tentent des approches originales. C’est ainsi le cas du fonds Parvest Diversified Dynamic, un ancien fonds mixte (50 % actions / 50 % obligations) qui s’est vu offrir une deuxième jeunesse en 2009. Passé dans les mains de THEAM (le spécialiste de la gestion quantitative chez BNP Paribas Asset Management), la politique d’investissement a été totalement modifiée.

Depuis plus de sept ans, le gestionnaire pilote son allocation en fonction du risque exprimé par chaque marché sur lesquels le fonds investit. Cette stratégie, appelée ISOVOL, est basée essentiellement sur des ETF et futures sur indices sur les grandes classes d’actifs au niveau mondial, avec une couverture systématique contre le risque de change.

“La volatilité est un indicateur important pour détecter les risques cachés des marchés et elle nous renseigne également sur leur l’état dans les phases porteuses, souligne Andrea Mossetto, senior investment specialist chez THEAM. Si la volatilité d’une classe d’actifs augmente, nous abaisserons son poids dans la composition du portefeuille. Et inversement si la volatilité diminue, nous aurons tendance à l’augmenter.”

L’avantage de cette stratégie est double. Lorsque la volatilité augmente, le risque de pertes plus importantes est limité. Et lorsqu’elle diminue ou reste faible, le mouvement haussier est accompagné plus longtemps. Ainsi, sur les 12 derniers mois, Parvest Diversified Dynamic a doublé son exposition sur les marchés d’actions, dans un premier temps sur les actions américaines, et dans un second temps sur les valeurs européennes depuis le début 2017.

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