Fortis: “L’Etat a dit tant pis pour les actionnaires” (Lippens)

L’ancien président de Fortis Maurice Lippens reconnaît que des erreurs ont été commises dans la débâcle de Fortis. “Mais aucune de ces erreurs n’était une faute”, souligne-t-il dans une interview parue samedi dans le journal L’Echo. Il est également critique à l’égard du gouvernement belge “qui avait dit ‘tant pis pour l’actionnaire'” et contre les autorités néerlandaises qui ont “trahi leur parole”.

“Nous avons fait toute une série d’erreurs, notamment dans la
communication. Je crois qu’aucune des ces erreurs n’était une faute. Il n’y avait aucune intention de mal faire. Nous avons essayé de faire le mieux possible mais quand on fait quelque chose, on se trompe parfois. Et on s’est trompés”, commente Maurice Lippens.

M. Lippens dit aussi comprendre la colère des actionnaires de Fortis lors des assemblées générales. “Moi même j’étais en colère. Contre le gouvernement et les présidents de parti qui ont dit – et ils avaient raison- qu’il fallait sauver l’épargnant et l’emploi. Mais quand ils ont dit ‘tant pis pour l’actionnaire’, j’estimais qu’ils faisaient une erreur économique grave.”

Maurice Lippens estime également que le gouvernement néerlandais et la banque centrale néerlandaise “ont trahi leur parole”. “Ils ont volé Fortis”, selon lui. Il accuse aussi la banque centrale néerlandaise d’avoir ralenti le rachat d’ABN Amro. “Nous reprenions essentiellement les actifs les plus stables et 30 milliards de liquidité, qui auraient été indispensables à la survie de Fortis. Mais nous avons été harcelés par la banque centrale hollandaise, qui est allée au-delà de son devoir de contrôle, qui nous a fait perdre des mois précieux, et sans doute ces 30 milliards d’euros.”

Et sur les accusations de mensonge à l’égard de la direction de
Fortis, notamment sur la hauteur de l’engagement dans le subprime, il répond: “Nous avons communiqué ce que nous savions. Nous n’avons pas bien communiqué, c’est une erreur. Mais ce n’est pas une faute parce que nous n’avons rien caché. Du moins pas à ma connaissance ni à la connaissance des membres du conseil”, explique M. Lippens.

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