GBL met le cap sur l’Allemagne

© Grégory Decock

La holding d’Albert Frère aurait acquis près de 3% du capital d’Hugo Boss selon Manager Magazin. GBL espère rééditer la même performance qu’avec Adidas, autre groupe allemand de marque qui connaissait des difficultés.

GBL a engagé il y a plusieurs années un revirement complet de stratégie. Auparavant quasiment uniquement investi dans de grands groupes français, GBL se désengage d’Engie et Total. Il a poussé Lafarge dans les bras du cimentier suisse Holcim et diversifie ses investissements avec le géant suisse de l’inspection SGS, Umicore, Ontex et donc Adidas. Ce dernier placement s’est révélé particulièrement judicieux. Lorsque GBL annonce à l’été 2015 avoir franchi le seuil réglementaire de 3% du capital, le deuxième équipementier sportif mondial est englué dans une spirale négative : crise russe (et chute du rouble), résultats décevants dans les activités golf, rébellion d’actionnaires… L’action vivote autour des 70 euros. À peine 2 ans plus tard et alors que GBL a porté sa participation à 7,2% du capital, l’action vaut près de 150 euros sur fond d’envolée des résultats – Adidas ayant notamment relevé 4 fois ses prévisions 2016.

Actionnaire de contrôle

Désormais, GBL aurait donc jeté son dévolu sur Hugo Boss selon manager Magazin, la holding ayant acquis près de 3% du capital avec l’intention d’augmenter son investissement. Difficile de ne pas dresser de parallèles avec Adidas. Le groupe de mode allemand a en effet plutôt déçu ces derniers temps, l’action ayant perdu près de la moitié de sa valeur depuis mars 2015. En cause, des résultats décevants qui poussent le groupe à réfléchir à sa stratégie. À l’image d’Adidas qui a changé de CEO, vendu ses activités golf et restructuré sa marque américaine Reebok en 2015-2016. Une stratégie que GBL est capable d’influencer par le biais d’une participation minoritaire étant donné l’absence d’important actionnaire de contrôle tant chez Adidas que Hugo Boss. Selon Manager Magazin, GBL entretient de plus de bonnes relations avec la famille Marzotto, principal actionnaire actuel d’Hugo Boss avec 10% du capital. GBL pourrait ainsi influencer le groupe allemand dans sa réflexion concernant l’avenir de son segment luxe, une séparation ayant été évoquée afin de recentrer le groupe sur son activité historique de vêtements haut de gamme pour hommes.

Profiter des opportunités

Cet investissement confirmerait également la stratégie préconisée par les gérants actuels de GBL, Ian Gallienne et Gérard Lamarche ayant pris le relais d’Albert Frère. Dans un contexte de prix élevés sur les marchés boursiers, ils recherchent des opportunités de se positionner à bon compte tout en pouvant jouer leur rôle d’investisseurs actifs. Ces acquisitions sont financées par la cession des participations dans Engie et Total, des participations toutefois vendues progressivement en raison des importants dividendes qu’elles génèrent. GBL met en effet un point d’honneur à augmenter son dividende année après année et ce depuis plus de deux décennies.

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