K S proche de l’optimisme béat

Le premier producteur européen de potasse a connu un second trimestre difficile et a décidé de maintenir ses investissements malgré bouleversement du marché des engrais provoqué par Uralkali.

Entre avril et juin, K+S a vu son chiffre d’affaires reculer de 12% à 874,5 millions, la bonne tenue de la division sel (notamment pour le déneigement) ayant été éclipsée par le recul des prix des engrais, dont la potasse. Dans ces conditions, le profit opérationnel a chuté de 26% à 162,6 millions, un plongeon supérieur aux prévisions des analystes qui tablaient sur un bénéfice opérationnel de 175,2 millions.

Le management a évidemment fait le point sur la situation du marché de la potasse (principal contributeur à ses résultats) à la suite de l’annonce par Uralkali qu’elle quittait une importante association de commercialisation et qu’elle allait doper sa production de 25% en 2014, lui permettant de consolider son leadership mondial acquis cette aux dépens du géant canadien Potash. Le producteur russe de potasse estime qu’en conséquence, les prix risquent de chuter sous 300 dollars la tonne contre un prix de référence de 400 dollars jusqu’il y a peu.

La confiance des marchés envers K+S s’était tout particulièrement détériorée, le groupe allemand affichant un des coûts de production les plus élevés du secteur à entre 250 et 280 dollars la tonne. Le management du groupe a logiquement abandonné ses précédents objectifs à la suite de la récente chute des prix mais demeure confiant et n’entend notamment pas ralentir ses investissements dans une nouvelle mine au Canada. Norbert Steiner, Chief executive officer de K+S, explique ainsi que le groupe a déjà connu plusieurs bouleversements sur le marché de la potasse dans le passé et qu’il sait dorénavant comment il doit les aborder.

Les investisseurs ne partagent toutefois pas son optimisme et sanctionnent le titre de près de 3%. Globalement, K+S demeure un pari risqué, y compris au sein même du secteur des engrais, le groupe canadien Potash pouvant par exemple survivre bien plus longtemps en cas de baisse persistante du prix de la potasse grâce à ses coûts de production moitié moindres.

Cédric Boitte

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