L’euro affaibli par une crise qui revient en force

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L’Espagne est exsangue, la Grèce doit de toute urgence trouver des euros pour faire face à ses engagements financiers… autant d’informations qui minent un euro qui avait gardé le moral jusqu’à présent.

La devise européenne dévisse ce matin. Après de longs mois de crise, l’euro commence à flancher. Ce matin il était à son plus bas depuis deux ans face au dollar américain, et à un plancher depuis onze ans face au yen. La nouvelle flambée des taux d’emprunts de l’Espagne largement au-dessus des 7% est certainement la goutte qui a fait déborder le vase.

Les investisseurs redoutent le scénario catastrophe d’un sauvetage global de l’Espagne, quatrième économie de la zone euro, où le gouvernement prévoit un taux de chômage de 24,6% en 2012 et une poursuite de la récession en 2013. L’approbation par les ministres des Finances de la zone euro, vendredi, des modalités d’une aide aux banques espagnoles jusqu’à 100 milliards d’euros n’a pas calmé les esprits.

La région de Valence, à cours de liquidités, a demandé vendredi l’aide de l’Etat espagnol.

Autre sujet d’inquiétude : la Grèce où cette semaine le gouvernement rencontre la délégation des trois institutions créancières du pays, UE, BCE et FMI pour tenter de trouver un accord sur les réformes et économies nécessaires au maintien de leur perfusion.

Le nouveau ministre des Finances, Iannis Stournaras, un libéral-démocrate pro européen, rencontrera jeudi 26 cette ” troïka “, avec une double mission apparemment contradictoire : convaincre de la bonne volonté du pays de réaliser l’assainissement budgétaire imposé par ses créanciers, tout en posant les prémisses avec eux d’une renégociation globale de ce paquet d’austérité, qui enferre la Grèce dans la récession.

Au menu des discussions, la mise en place de mesures déjà adoptées mais jamais appliquées pour économiser 3 milliards d’euros sur le budget 2012 dans l’espoir de parvenir à un objectif de déficit public de 5,4% du PIB cette année, et surtout l’établissement de la liste des mesures à prévoir pour économiser 11,5 milliards en 2013 et 2014, afin de rester dans les clous du ” memorandum ” signé entre le pays et ses créanciers.

Au-delà des mesures budgétaires, qui comporteront des hausses d’impôts impopulaires, les auditeurs de la troïka chercheront aussi à voir si la Grèce avance sur les réformes structurelles demandées depuis deux ans: réforme de l’Etat et de la justice, libéralisation des secteurs protégés et du marché du travail.

Le rapport doit servir de base à l’Union européenne, la BCE et le FMI pour décider du déblocage ou non d’une tranche de 31,5 milliards d’euros sur le prêt de 130 milliards accordé en février. (avec AFP)

K.H.

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